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Le - Eure : le chauffard qui avait renversé un gendarme condamné à trois ans de prison ferme

Correctionnelle. Le tribunal correctionnel d’Évreux a condamné hier à trois ans de prison le conducteur d’une voiture qui avait violemment percuté un gendarme cet été à Bouafles.

L’ambiance est lourde hier après-midi dans la salle d’audience du tribunal correctionnel d’Évreux. Dix-sept gendarmes ont fait spécialement le déplacement des Andelys pour écouter les explications de Moussa Fofana, 24 ans. Ce célibataire, qui vit chez sa mère, est prévenu d’avoir renversé et blessé un militaire le 19 juillet. Déjà connu de la justice, il est aussi poursuivi pour avoir insulté et outragé les militaires lors de son arrestation, mardi.

Le conducteur accélère

L’affaire se déroule en deux temps. Le 19 juillet, trois gendarmes procèdent à un contrôle de routine, à Bouafles. Le mis en cause au volant d’une voiture, accompagné d’un ami, accélère quand il aperçoit le contrôle. Deux des militaires évitent le véhicule mais le troisième, une jeune recrue, est renversé. La violence du choc est telle que sa tête endommagera le pare-brise. Blessé, le jeune militaire bénéficiera d’une ITT de moins de trois mois.

Les gendarmes se mettent alors sur la piste du chauffard qui a pris la fuite. Après de longues investigations, les enquêteurs finiront par loger et interpeller le mis en cause mardi dernier. Au cours de son arrestation, vont se succéder des torrents d’injures et des flots de propos orduriers. Idem pendant la garde à vue… Dans le box des prévenus, le jeune Andelysien, regard farouche et mine renfrognée, répète à plusieurs reprises « j’ai pas réfléchi. » La présidente Marie-Christine Devidal lui rappelle que lors de son audition, il déclarait : « J’ai cartonné un de vos collègues, j’hésiterai pas à recommencer ! »

À la barre hier, le commandant en second de la compagnie des Andelys, Patrick Pivetta, dans un discours chargé d’émotions, évoque « le respect de la vie de nos gendarmes qui est bafoué. » Le conseil des deux victimes, Me Marc François, est abasourdi : « Les mots me manquent, il y a une défiance absolue de la part du prévenu. » L’avocat ébroïcien réclame 2 500 € pour le blessé et 800 € pour son collègue.

Mandat de dépôt

Dix gendarmes vont ensuite se présenter à tour de rôle et réclamer chacun 200 € de dédommagement pour les insultes. Pour le ministère public, « ces faits sont extrêmement graves, c’est la deuxième fois cette semaine que des affaires de ce genre sont traitées devant votre tribunal (lire également nos éditions de mercredi). En réponse à ces actes et pour restaurer le respect qui est dû aux forces de l’ordre, je requiers une peine de trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt. »

Me Laurent Gomis, à qui incombe la défense, parle, lui « du problème de perception de la portée des paroles de mon client. Il a fait un effort en reconnaissant les faits. » Des arguments qui ne convaincront pas : les juges suivent les réquisitions du procureur. Le chauffard, qui a été incarcéré à l’issue de l’audience, devra verser 2 000 € à l’une des victimes et 500 € à l’autre. Chacun des 10 gendarmes reçoit 150 € pour le préjudice moral.

Sourcewww.paris-normandie.fr

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