Djihadisme : comment une jeune gendarme a basculé vers la radicalité
La direction générale de la sécurité intérieure s’est intéressée à la jeune femme à partir du mois d’octobre 2013, réalisant qu’elle était en train d’échafauder un départ collectif vers la Syrie.
L’hebdomadaire Le Point a révélé cette semaine comment une jeune gendarme adjoint volontaire dans un peloton motorisé du sud de la France a renseigné de l’intérieur des djihadistes tout en préparant son propre départ vers la Syrie. Appelée « Elodie » pour des raisons de confidentialité, la jeune femme alors âgée de 21 ans (les faits remontent à trois ans) a par exemple contacté l’une de ses collègues pour « passer des personnes au fichier » des individus recherchés, dans une base d’information contenant 40 000 fiches, afin de communiquer certains éléments à des membres du milieu islamiste radical.
La direction générale de la sécurité intérieure s’est intéressée à la jeune femme à partir du mois d’octobre 2013, réalisant qu’elle était alors en train d’échafauder un départ collectif vers la Syrie. Elodie a notamment proposé à ses interlocuteurs de profiter de son arme de service pour braquer un véhicule afin de se rendre en Turquie, une étape nécessaire avant d’arriver en Syrie.
Tout en continuant son processus de radicalisation, la jeune femme a par la suite quitté la gendarmerie, avant de se marier. Elodie a finalement été interpellée quelques temps plus tard en compagnie de son mari, qui avait frappé une de ses sœurs. Elle se trouve désormais sous surveillance avec un bracelet électronique.
« Toute la difficulté consiste à différencier les personnes radicalisées, qui font courir un danger à la population, et celles qui ont une pratique rigoriste de leur religion, ce qui n’est pas interdit », explique la direction générale de la gendarmerie nationale, contactée par Le Point.