Publié le
30/08/2016
Le patron des gendarmes de la Somme monte à Paris
Le général de Oliveira quitte la Picardie pour Paris où il conseillera le ministre de l’Intérieur. (Photo DOMINIQUE TOUCHART)
L’émotion était palpable lundi 29 août dans les salons feutrés de la préfecture de la Somme où près d’une centaine de personnes ont assisté à la cérémonie de départ du général Armando de Oliveira, commandant-adjoint de la région Hauts-de-France et commandant du groupement de la Somme.
Fraîchement nommé conseiller « gendarmerie » auprès du cabinet du ministre de l’Intérieur, le général, véritable symbole de la méritocratie (il a débuté comme « simple » gendarme) a marqué le territoire de son passage. Il n’y est resté « que » deux ans mais la Picardie ne lui aura pas laissé le moindre répit avec plusieurs crises ou événements d’ampleur internationale à gérer.
On pense forcément à la traque des frères Kouachi aux confins de l’Oise, de l’Aisne et de la Seine-et-Marne, en janvier 2015 ; à la tuerie de Roye dans laquelle a péri le regretté major Laurent Pruvot, en août 2015, suivie de l’occupation de l’A1 par des personnes issues de la communauté des gens du voyage ; à la noyade accidentelle du courageux et expérimenté plongeur, le major Hocine Rebiha, dans l’exercice de ses fonctions à Amiens en février dernier ; ou encore à la sécurisation des cérémonies diverses et variées liées aux commémorations du centenaire de la Grande Guerre.
Le colonel Fortin prend le relais
Sans oublier, la fusion avec le Nord-Pas-de-Calais qu’il a fallu penser, anticiper, mettre en place et… digérer. Dans son discours, le préfet de la Somme, Philippe de Mester, a salué « le sang-froid » d’un homme dans « les moments les plus critiques », doublé d’une « autorité naturelle », le tout accompagné d’un « extraordinaire sens de l’organisation et de la méthode ».
Visiblement ému par les hommages successifs, même s’il a bien tenté de ne rien laisser transparaître, le général a tenu à y associer tous les gendarmes qu’il a commandés. « C’est à eux que je pense aujourd’hui, je voudrais leur exprimer ma profonde gratitude », confiait-il en songeant plus particulièrement aux brigades territoriales. « Un concentré de gendarmerie », selon lui.
Homme de dialogue, M. de Oliveira cédera sa place jeudi au colonel Didier Fortin qui assurera la continuité de la tâche effectuée depuis deux ans, notamment la refonte des méthodes de travail la police judiciaire au sein de la gendarmerie de Picardie, en lien étroit avec les différents procureurs ou encore la lutte contre l’insécurité routière. « Il n’y aura pas de bouleversement, assurait le colonel. La réforme est sur de bons rails, il faudra bien l’accompagner et être attentif aux attentes des personnels. »
BAKHTI ZOUAD
