Châteaulin. École de gendarmerie : la 5e compagnie sur les Champs-Élysées
Publié le 09 juillet 2016 à 00h00
Modifié le 09 juillet 2016 à 07h53
GWENDAL HAMEURY
C’est une première dans l’histoire de l’école de gendarmerie de Châteaulin, à Dinéault. Jeudi, dans le cadre de la fête nationale, la 5e compagnie défilera sur les Champs-Élysées, à Paris, devant le Président de la République. Elle représentera l’ensemble des écoles de sous-officiers de la gendarmerie.
Depuis sa création en 1999, l’école de gendarmerie de Châteaulin, implantée sur le site de Ty Vougeret, en Dinéault, qui abritait autrefois le 41e Régiment d’infanterie, a formé pas moins de 8.000 sous-officiers. Parmi eux, peu ont eu la chance de défiler un 14 juillet, sur les Champs-Élysées, à Paris, devant le Président de la République. « Certains élèves l’avaient fait en 2012. Mais ils étaient mélangés avec des élèves des trois autres écoles de sous-officiers du pays », renseigne le colonel Éric Polaillon, commandant le site de Ty Vougeret. Et le militaire d’annoncer que jeudi matin, la 5e compagnie (*) représentera seule l’ensemble des sous-officiers français. Une première, donc, pour l’école. Placée sous le commandement du capitaine Loïc Pilloud, elle marchera derrière les élèves officiers de l’école de Melun (77), qui défilent chaque année. « On ne pouvait pas amener tout le monde, évidemment. Si on a choisi cette compagnie, c’est parce qu’il s’agit de la 70e promotion, un chiffre rond. Ce sera aussi la dernière formée sur neuf mois (la durée de formation va être réduite, NDLR) », précise le colonel Polaillon.
800 m de parcours effectués en 12 minutes
Le choix de Châteaulin s’avère être un joli cadeau pour celui qui défilera pour la troisième et dernière fois sur les Champs-Élysées, puisqu’il fera valoir ses droits à la retraite l’an prochain. Un honneur aussi, partagé avec l’ensemble des élèves, qui n’oublieront certainement pas ce moment de sitôt. Ce qui ne va pas sans engendrer un peu de stress…
Alors, depuis lundi, on répète, encore et encore. Car jeudi, personne n’aura le droit à l’erreur. Il faudra que tout soit parfait sur les 800 m du parcours, qui seront effectués en 12 minutes. Après quelques tours sur la place d’armes de l’école, la compagnie (84 élèves, six drapeaux, 11 marchepieds affectés à la tribune présidentielle, le capitaine et le colonel) a pris la direction du camp militaire de Frileuse, à Beynes, dans les Yvelines. D’ici jeudi, quatre à cinq répétitions sont prévues, dont une générale, à Satory, mardi matin.
« Sans répétition, impossible de défiler dignement »
« Nous allons vivre 12 minutes intenses au cours desquelles nous donnerons notre maximum, prévient le capitaine Pilloud. Mais ça demande beaucoup de travail. Sans répétition, impossible de défiler dignement. » Car tout est très codifié et contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas si simple de faire marcher une compagnie entière au pas. « Il faut que tous les bras montent à la même hauteur, précise le capitaine. Et tout écart se voit immédiatement avec nos gants blancs. »
Concernant la tenue, justement, personne ne connaît encore celle que les élèves gendarmes porteront. Ce sera soit la tenue « footix », créée en 1998, au moment de la coupe du monde de football (pantalon d’intervention, chemise bleue), soit la tenue de cérémonie (vareuse avec trèfle et aiguillette). Mais il y a quand même une certitude : chacun portera le képi et sera équipé d’un Famas.
* Composée de 106 élèves, dont 27 femmes, cette 70e promotion sera baptisée, le 1e r septembre, « Promotion René-Herviou ».