- La1ere.fr avec AFP
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Un convoi de pirogues conduites par des gendarmes et des militaires a été la cible d’une embuscade de trois pirogues avec à leur bord des individus « en majorité cagoulés », sur le territoire de la commune de Maripasoula (sud-ouest guyanais) à la frontière du Suriname.
© FRANCK LECONTE Les berges de Maripasoula
Le convoi des forces de l’ordre attaqué ramenait à Maripasoula six pirogues saisies les jours précédents dans le cadre de la lutte contre l’activité aurifère illicite. Le convoi était composé de 14 militaires et 5 gendarmes, les forces de l’ordre conduisant 8 pirogues.
Fleuve frontière avec le Suriname
Trois pirogues d’une vingtaine d’assaillants en majorité masqués les attendaient à l’endroit où la rivière Inini rencontre le Maroni, fleuve frontière avec le Suriname. Les assaillants laissaient alors passer le convoi avant de le rattraper sur le fleuve. L’une des pirogues conduites par un militaire était éperonnée, le piroguier militaire se retrouvant coincé et frappé à l’aide de bâtons de bois et de bouteilles.
Echange de tirs
Les deux militaires de la pirogue éperonnée faisaient alors « usage de leur arme à feu en riposte », a indiqué mercredi le colonel Pierre Poty, numéro 2 de la gendarmerie en Guyane. Deux des assaillants auraient alors été blessés par balles « l’un à la main, un autre à la fesse », ont indiqué les autorités françaises s’appuyant sur des retours du Suriname voisin où les personnes en question seraient allées se faire soigner.
Des Français soupçonnés
La pirogue des assaillants ayant éperonné l’une des pirogues des militaires a été à son tour percutée par une des pirogues des forces de l’ordre ce qui a provoqué « la fuite des assaillants rive surinamienne », selon le colonel Poty. Les autorités soupçonnent « des Français du secteur de Marpasoula ayant des intérêts dans le domaine de l’approvisionnement des sites aurifères clandestins » d’être « impliqués dans cette attaque ».
Le piroguier militaire frappé au moment des faits s’en est tiré avec des contusions, un gendarme a été légèrement blessé.
La médiatisation tardive de l’attaque
L’agression qui s’est déroulée jeudi 21 avril en fin d’après-midi avait été révélée par des réseaux sociaux puis mardi soir par le site Guyaweb. « Il n’y a pas la volonté de cacher quoi que ce soit. Simplement lorsque des faits concernent ce genre d’endroit isolé en forêt, on évite de se précipiter pour communiquer », s’est justifié mercredi le préfet de Guyane, Martin Jaeger, interrogé par l’AFP sur la communication dans cette affaire.
Pourquoi les garimpeiros ont tiré sur les gendarmes
Mercredi 27 avril 2016
Des garimpeiros avaient percuté la pirogue des gendarmes sur l’Approuague en février 2009 (photo d’archives)
Jeudi, sur le fleuve face à Maripasoula, une quinzaine de garimpeiros a attaqué un convoi de transport de pirogues (lire ICI), lors d’une opération des gendarmes et des militaires dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage illégal. On en sait désormais plus sur ce qui s’est passé. Les pirogues – cinq au total – avaient été saisies la veille.
Les garimpeiros, qui voulaient récupérer leurs pirogues, ont monté un guet-apens et n’ont pas hésité à tirer sur les gendarmes. Ceux-ci ont riposté en faisant usage de leur arme. Malgré la violence de l’échange, les militaires ont réussi à conserver les pirogues et à mettre en fuite les assaillants. Plusieurs gendarmes et des militaires des forces armées ont été blessés. Dans l’affrontement, des garimpeiros ont aussi été touchés.
L’enquête a été confiée à la section de recherches de la Madeleine, à Cayenne.
Le général Lambert Lucas a salué la détermination des gendarmes lors de l’affrontement : « À travers les investigations et les opérations que nous menons et les saisies que nous effectuons, nous mettons la pression sur les orpailleurs. En matière de saisies détruites, on estime le montant à plus de 15 millions d’euros. »
