Le 26 mars dernier, la fête locale bat son plein à Salies du Salat. Mais le comportement d’un individu va perturber cet événement festif. Au cours de l’après-midi, un premier incident met en cause ce père de famille de 44 ans accompagné de sa fille de 5 ans.

Alors que tous deux se divertissent aux autos tamponneuses, ils sont heurtés brusquement sur la piste par un jeune garçon selon le principe de ce type d’activité. Furieux le père, s’en prend à l’enfant et aux parents dans un déferlement outrancier d’insultes à caractère raciste. La mère du jeune se voit traiter de «sale arabe qui n’a rien à faire ici et doit retourner dans son pays».

Cette dernière se rend à la gendarmerie pour y déposer une plainte. D’après la plaignante, l’haleine de cet individu sentait fortement l’alcool. Mais l’après-midi sera longue. Les bières coulent à flot. Vers 22 heures, au volant de son véhicule, une BMW noire, toujours en présence de sa fille passagère sur le siège avant et non attachée, l’irascible quitte les lieux. Arrivé à 60 mètres d’un rond-point, il aperçoit les gendarmes qui procèdent à des contrôles d’alcoolémie. Pensant être positif, il tente de se soustraire à ce contrôle. Il stoppe son véhicule et engage à vive allure en direction de la fête foraine, «une marche arrière dangereuse sur près d’un kilomètre dira la présidente du tribunal, sachant que la foule est nombreuse sur le secteur des festivités.» .

Explication verbale musclée

Les forces de l’ordre ont repéré le fuyard et se lancent à sa poursuite à deux véhicules. Un premier le rejoint et le colle pare-chocs contre pare-chocs, alors que le deuxième vient le bloquer latéralement. Après une tentative d’explication verbale musclée, l’automobiliste rallume le moteur, parvient à dégager son véhicule obligeant un gendarme à faire un saut sur le côté pour ne pas être renversé.

Ce dernier donne des coups de matraque sur le pare-brise qu’il effeuille et sur la lunette arrière qui est brisée. Au cours de sa fuite, le fugitif accroche un véhicule des forces de l’ordre. Nouvelle course-poursuite jusqu’à Casagnabère, ou après un dépassement dangereux, un franchissement de ligne blanche, un rond-point pris à contre sens, les gendarmes qui ont relevé l’immatriculation du véhicule décident de stopper cette chasse pour ne pas mettre l’enfant en danger.

Convoqué à la gendarmerie, il reconnaît une partie des faits. Maître Dureau pour la défense évoque la démesure, la panique, une fuite éperdue pour son client qui après 20 ans d’activité se retrouve désœuvré, en marge de la société.

Permis suspendu

Traduit en comparution immédiate après un mandat de dépôt, le prévenu au casier judiciaire fourni et récidiviste, écope de 12 mois de prison dont 9 mois avec sursis et une mise à l’épreuve de 2 ans. Il est maintenu en détention. En peine complémentaire, le prévenu est condamné à une obligation de soin et de travail. Son permis est suspendu pour une durée de 6 mois. Son véhicule est confisqué. Il devra régler une amende de 90 euros pour infractions routières, et s’acquitter de la somme de 4 fois 400 euros pour les 4 gendarmes qui se sont portés partie civile et 500 euros pour injures racistes à la victime.