Les gendarmes désertent le village
Sécurité
La fermeture de la brigade de gendarmerie du Mas-Cabardès semble inéluctable. Selon le maire du village, Gilbert Batlle, celle-ci serait officialisée cet été. Aujourd’hui à 18 heures, le premier magistrat a invité ses 24 collègues qui dépendaient de cette unité à une réunion d’information.
Après la perception, la poste, la commune du Mas-Cabardès s’apprête à voir disparaître l’un de ses derniers services publics. La brigade de gendarmerie devrait fermer ses portes cet été. C’est en décembre que Gilbert Batlle, le maire du village, a commencé à avoir des inquiétudes. «Il n’y avait plus qu’un seul gendarme en poste», explique le premier magistrat. Autant dire que la brigade locale n’était plus en mesure de fonctionner normalement. Et Gilbert Batlle sait de quoi il parle : il faisait partie de la maison bleue. «J’ai même été en poste, précise-t-il, entre 1982 et 1989, à la brigade du village».
Fort d’un mauvais pressentiment, le premier magistrat a adressé avant les fêtes de fin d’année un courrier au colonel Sébastien Gay, le commandement du groupement de gendarmerie de l’Aude, lui demandant quel avenir était réservé à la petite unité. En retour, l’officier a confirmé qu’il y avait «un projet de réorganisation territoriale», dans lequel la brigade de Conques-sur-Orbiel chapeauterait les brigades de Cuxac-Cabardès et de Saissac, à charge pour celles-ci de prendre la compétence territoriale jusque-là dévolue aux gendarmes du Mas-Cabardès.
En février, Gilbert Batlle a pu rencontrer le préfet, Jean-Marc Sabathé, et le colonel Gay.
Une démission en bloc?
Si la décision finale de fermeture n’a pas encore été prise, tout n’est plus qu’une question de temps. En désespoir de cause, Gilbert Batlle a demandé le soutien de la sénatrice Gisèle Jourda, du député Jean-Claude Pérez ainsi que celui du conseil départemental, d’ailleurs propriétaire du bâtiment loué par le ministère de la Défense, pour que soit maintenue une présence «gendarmique»
Aujourd’hui, à partir de 18 heures, le maire du Mas-Cabardès présidera une réunion d’information. «J’ai adressé une invitation aux 24 maires des communes qui dépendaient de la brigade locale». Réunion au cours de laquelle les élus devraient s’atteler à la rédaction d’une motion. Gilbert Batlle évoque même une démission en bloc des conseils municipaux. «Mais, reconnaît-il, si je suis seul, il y a peu de chance que l’on en arrive à une telle extrémité».
De son côté, le colonel Gay reconnaît qu’une «réflexion est en cours pour répondre à une réorganisation voulue par la direction générale et du ministère de l’Intérieur». L’officier, qui ne souhaite pas donner de date quant à la disparition de la brigade du Mas, «j’en informerai les élus le moment voulu», affirme cependant que les «moyens opérationnels seront maintenus. Notre objectif est de garder les effectifs en hommes». Reste qu’avec 23 gendarmes au compteur, il en manque toujours trois. Ceux-là même qui étaient encore en poste jusqu’à l’été dernier au Mas-Cabardès.