BAR-LE-DUC : DEUX DÉTENUS CONDAMNÉS POUR DES INSULTES ET DES CRACHATS
13/01/2016 à 09:00, actualisé à 07:39
PAS MOINS de deux détenus ont été extraits mardi matin de leurs cellules pour être jugés par le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc pour des outrages commis sur des gendarmes ou des surveillants pénitentiaires.
Premier à s’asseoir dans le box des accusés, un quinquagénaire meusien, actuellement en détention provisoire dans le cadre d’une enquête portant sur une série de cambriolages. C’est d’ailleurs en lien avec cette affaire que le prévenu, Jean-Claude Garzandat, s’est rendu coupable d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique. En l’occurrence des insultes qu’il a prononcées à l’encontre d’un gendarme au début de sa garde à vue le 21 septembre dernier. Il était aussi poursuivi pour avoir lancé d’autres insultes toujours à l’encontre du même gendarme dans l’enceinte du tribunal, au sortir du bureau du juge des libertés et de la détention.
Au questionnement du juge Fabien Parmentier sur le déroulé des faits, le prévenu n’a pas mâché des mots : « une garde à vue qui tourne mal, pas d’avocat. On nous met en veux-tu en voilà des cambriolages sur le dos dans la Meuse. »
Recentrant les débats sur les outrages, le président a cherché à savoir si le prévenu les reconnaissait. « Oui au début de la garde à vue. » « Mais pas dans le tribunal ? » « Non, les témoins disent ce qu’ils veulent, ils sont tous gendarmes, tous collègues, l’union fait la force », a lancé le prévenu en regardant droit dans les yeux le gendarme victime. « J’en ai marre qu’on accuse toujours le clan Garzandat quand il y a des cambriolages à Saint-Mihiel, l’affaire est à l’instruction, on démontera l’intégralité », a-t-il poursuivi, se mettant presque en colère.
Quand il est question de savoir ce qu’il pense de son casier judiciaire, une quinzaine de condamnations, Jean-Claude Garzandat est clair : « J’ai payé à la société, je ne dois rien à personne.
La société, par la voix du ministère public lui demandait pourtant des comptes ce mardi. « Ces propos sont inadmissibles. Certes depuis 2007 il ne faisait plus parler de lui, mais là il fait son retour sur les écrans radars », faisait état Sophie Partouche, substitut du procureur.
Se conformant aux réquisitions du ministère public, le tribunal a condamné le prévenu à trois mois de prison ferme.
Un casier judiciaire qui s’épaissit
Trois mois de prison, c’est aussi la peine à laquelle a été condamné un autre détenu, un jeune de 20 ans. Dans le collimateur de ce jeune détenu, deux surveillants pénitentiaires du centre de détention de Saint-Mihiel qui se sont fait insulter et cracher dessus. C’était le 11 juin dernier. La veille, Mickaël Lux venait d’être placé en quartier disciplinaire après la découverte d’une clé USB lors d’une fouille. Et, alors que les surveillants tentaient de lui enfiler une tenue de protection après qu’il a menacé de mettre le feu à sa cellule, il s’est mis à proférer des insultes, à leur cracher et à balancer un coup de pied à l’un des deux. « Cela vous paraît normal de cracher sur des surveillants », a questionné le président Parmentier. « Non pas du tout. » « Vous aimeriez qu’on vous fasse ça ? » « Non. » « Alors pourquoi le faire aux autres ? » « C’était sous le coup de la colère, après je me suis dit que je n’aurais pas dû faire ça. »
Trop tard, le mal était fait et devait être sanctionné, même si à la barre un des deux détenus est venu dire que le Mickaël Lux n’était pas un mauvais détenu. Les faits étaient pourtant décrits comme inadmissibles pour Me Forget, avocat de la partie civile, « Certes il regrette, mais nous aurions aimé entendre des excuses. »
Faisant état d’un casier judiciaire qui s’épaissit, la substitut du procureur a enjoint le prévenu à changer d’attitude s’il veut réussir son projet professionnel à sa sortie de prison. La représentante du ministère public de requérir six mois de prison à l’encontre de celui qui était libérable en mars prochain.
Six mois ! Un bagne pour Me Monique Legrand qui, assurant la défense de Mickaël Lux, s’est étonnée qu’on réclame six mois pour lui « alors que pour un vieux cheval de retour on vous a seulement réclamé trois mois. » L’avocate a insisté en soulignant que depuis les faits son client « a pris conscience de la gravité de ce qu’il a commis. Il se tient à carreaux, il ne faut pas le pénaliser d’avantage, il a fait preuve de repentir. » Et a finalement été condamné à trois mois de prison.
K.D.