CHÂTEAULIN École de gendarmerie. 840 élèves formés chaque année à Ty-Vougeret
18 novembre 2015/ Propos recueillis par Gwendal Hameury /
Propos recueillis par Gwendal Hameury Lundi, à Versailles, le Président Hollande a annoncé la création de 5.000 emplois supplémentaires au sein des forces de l’ordre. À l’école de gendarmerie de Ty-Vougeret, on a déjà formé plus de 17.000 militaires depuis 1999. Les explications de Jean-Michel Ogès, son commandant en second.
On ne s’improvise pas gendarme. Comment se déroule la formation ? Sur quelle durée ?
« En gendarmerie, il existe quatre grandes écoles de formation. Celle de Tulle forme des gendarmes adjoints volontaires, les autres – Montluçon, Chaumont et Châteaulin – des sous-officiers de gendarmerie (les officiers sont formés à Melun). Ici, nous avons sept compagnies et une particularité par rapport aux autres écoles qui est l’existence d’un centre d’instruction à la conduite » poids-lourds » et » transport en commun « . Cela dit, toutes les écoles ont le même programme. La formation dure un an. Sur les neuf premiers mois à l’école, il y a trois phases : la première est une formation militaire ; la deuxième, qui s’intitule » gendarme : soldat de la loi « , consiste à former à la police judiciaire, à la sécurité routière, au maintien de l’ordre ; la dernière phase traite de la sécurité publique, avec des mises en situation. Ensuite, les élèves travaillent trois mois en unité de terrain » .
Quels sont les critère de recrutement ?
« Il n’y a plus de critère de taille. Il faut avoir le bac et entre 18 et 36 ans. À Châteaulin, la moyenne d’âge est de 24 ans. Les élèves viennent de toute la France car leur affectation est fonction de leur classement au concours national. Certains ont seulement le bac quand d’autres ont une licence, un master ; on trouve aussi des ingénieurs. Cette année, ils sont 840 (120 par compagnie). Avec les 200 cadres et les stagiaires du centre d’instruction à la conduite, on compte environ 1.100 personnels militaires et civils à l’école de Ty-Vougeret. »
Le chiffre est-il stable depuis sa création en 1999 ?
« Ça peut fluctuer d’une année sur l’autre. Mais depuis sa création, l’effectif de l’école n’est jamais descendu en dessous de cinq compagnies par an, soit 600 élèves. »
Y a-t-il une limite au-delà de laquelle vous ne pouvez pas aller ?
« Les capacités maximales d’accueil sont évidemment fonction des capacités d’hébergement. Actuellement, nous pourrions probablement accueillir quelques élèves en plus… Après, il existe des solutions techniques (*) qui permettraient de former davantage d’élèves sur une année. Mais si ça doit se faire, ce sera décidé en haut-lieu ».
Une fois formés, où les gendarmes sont-ils déployés ?
« Tout au long de leur scolarité, ils sont notés, puis classés. Les meilleurs sont les premiers à se positionner sur le tableau de choix. La grande majorité des élèves sont affectés en gendarmerie départementale ou mobile. Mais il existe aussi des spécialités : Garde républicaine, motards, unités de montagne… Le nombre de places varie selon les besoins » .
Y a-t-il des abandons en cours de route ?
« Oui, bien sûr. Quelques-uns. En général, les abandons se font en début de scolarité, dans les 15 premiers jours. Ensuite, ils sont extrêmement rares. Nos élèves montrent une vraie soif d’apprendre et d’exercer leur métier du mieux possible. Qu’ils aient réussi le concours externe ou le concours interne, réservé aux gendarmes adjoints volontaires. Ils sont tous très motivés. »
* Sur les 200 ha de terrain dont dispose l’école, seuls 70 sont bâtis.
