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Le - Attentats de Paris: pourquoi l’identification des corps de certaines victimes est-elle si longu

Attentats de Paris: pourquoi l’identification des corps de certaines victimes est-elle si longue?

PUBLIÉ LE 17/11/2015

Elsa GRENOUILLET

Presque 30 victimes des attentats de Paris doivent encore être identifiées. Des identifications qui peuvent prendre jusqu’à trois semaines, a précisé le directeur de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale. Pourquoi est-ce si long ? Eléments de réponse.

 Presque 30 victimes des attentats de Paris doivent encore être identifiées. PHOTO AFP AFP

Le lieu du drame, une salle de concert, joue beaucoup dans la difficulté à identifier l’ensemble des victimes. Contrairement au crash d’un avion par exemple, où les autorités ont accès à la liste des passagers, ici il n’y a pas d’élément officiel permettant de savoir qui se trouvait précisément au Bataclan. D’autant plus que les victimes n’avaient pas forcément une pièce d’identité sur elles, peut-être laissée au vestiaire.

Les victimes étrangères sont également plus difficiles à identifier, notamment parce qu’il est parfois plus compliqué de contacter leurs proches.

Le mode opératoire des terroristes

Les tirs de kalachnikovs font des dégâts considérables. On a beaucoup parlé de «blessures de guerre », blessures qui malheureusement empêchent parfois une reconnaissance faciale des victimes. « Un seul tir suffit à rendre un visage méconnaissable surtout s’il est tiré à bout portant », précise un article de l’Express.

Le physique d’une victime est pourtant le premier élément sur lequel l’on se fonde pour une identification (couleur des cheveux, tatouages, cicatrices…)

La procédure officielle

Un guide de l’identification des victimes de catastrophes est régulièrement édité par Interpol. Car la reconnaissance d’une victime répond à une procédure rigoureuse et très codifiée. Et cela prend du temps.

Des méthodes scientifiques (étude de la dentition de la victime, empreintes digitales et ADN) sont appliquées et non la reconnaissance des victimes par les proches. « Après le tsunami en Thaïlande, des gens ont reconnu formellement le corps de leur épouse ou de leur enfant alors qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Les proches des victimes sont traumatisées et leur raison peut être altérée », explique le colonel Patrick Touron, directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale dans le Figaro.

Les familles doivent par contre fournir des éléments (dossiers médicaux de la victime, coordonnées de son dentiste, vêtements…) qui seront utilisés dans le cadre de l’identification.

« Une fois les recoupements réalisés, explique le Figaro, une commission d’identification réunit les experts pour s’assurer que les éléments recueillis coïncident, avant qu’un magistrat ne prononce le décès. »

Sourcewww.lavoixdunord.fr

Identification des victimes : quelle procédure ? 

#Attentats – Dimanche 15 novembre, sur les 129 victimes des attentats, seules 103 étaient identifiées. Dans les contextes de catastrophes, les procédures d’identification des dépouilles sont très strictes et codifiées. Les explications du colonel Patrick Touron, directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.

  • En quoi le théâtre des attentats de vendredi soir, en particulier la salle du Bataclan, est-il inhabituel ?

Colonel Patrick Touron : « La difficulté ne réside pas dans le prélèvement des éléments identifiants sur les victimes – on les a sous la main, les procédures sont connues. Mais il faut pouvoir associer ces éléments avec le nom d’une personne. Dans une grande salle de concert comme celle du Bataclan, on se retrouve avec beaucoup de personnes sans nom, et il n’y a pas de rapprochement possible avec des identités connues – à la différence d’un crash d’avion, par exemple, où l’on dispose de la liste des passagers. »

  • Quels sont les critères d’une identification rigoureuse et scientifique des victimes ?

Colonel Patrick Touron : « Il y a deux types d’éléments que nous devons rapprocher. Des données primaires, celles rattachées formellement à l’individu et prélevées sur sa dépouille (son ADN, son empreinte dentaire, et ses empreintes digitales). C’est le travail de la cellule dite « post-mortem ». Mais il y a un travail plus important encore, c’est celui de la cellule « ante-mortem », chargée de recueillir auprès des proches d’autres éléments, datant du vivant de la victime : des traces d’ADN sur un objet qu’il a touché, ses empreintes digitales sur son passeport, etc. Alors, seulement, on peut identifier formellement la victime, avec une garantie scientifique. »

  • Vous rappelez, en effet, que la simple reconnaissance de la dépouille par les proches ne peut être considérée comme une identification formelle…

Colonel Patrick Touron : « On s’imagine que reconnaître un proche dans un accident de voiture, c’est facile. Or on s’est rendu compte que dans un contexte de crise, de catastrophe, d’attentat, lorsqu’il y a une centaine ou plus de victimes, les proches ne se basent plus sur des critères objectifs pour reconnaître les dépouilles, mais sur des critères subjectifs. Ils ont un biais naturel, lié sans doute au traumatisme, qui font que les familles ne s’avèrent pas fiables dans le processus d’identification. »

  • La procédure d’identification est-elle longue ? Cela peut être très douloureux pour les proches dans l’attente…

Colonel Patrick Touron : « Lorsque l’on dispose de tous les éléments que je viens de décrire, le processus est plutôt rapide. Mais il peut rester, ce qui est le cas actuellement dans le contexte des attentats, des victimes dont on ne dispose pas encore des éléments ante-mortem. C’est ça qui va conditionner l’annonce d’une identification définitive. »

Sourcewww.francetvinfo.fr

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