Jaffar, le chien star de la recherche en Paca est orangeois
Un meilleur flair et une meilleure résistance
Mais la particularité de la brigade d’Orange est également, depuis quinze jours, de posséder l’unique Saint Hubert de la région Paca. C’est le chef Frédéric Pezzotta qui partage le quotidien de cette star incontestée de la recherche de personne disparue. « En France, ce chien n’est utilisé que depuis 2013 et il y a seulement quinze équipes avec des Saint Hubert. Il s’agit d’un chien très spécifique. Têtu, très calme, susceptible, Jaffar ne supporte pas la solitude des chenils et il vit avec moi depuis son sevrage. L’une de ses particularités, c’est aussi qu’il cherche par plaisir et pour faire plaisir à son maître, » décrit le chef Pezzotta. Également incapable d’agressivité, le Saint Hubert a tout simplement intégré le cercle très restreint des races acceptées pour travailler avec la gendarmerie nationale grâce à son flair… et ses oreilles.
Un cheveu lui suffit
« Jusqu’en 2009, nous n’avons utilisé que des races de chiens qui faisaient de la recherche mais aussi de la défense, argumente le chef Sébastien Plantegenet. L’école, où sont formés tous nos chiens, à Gramat, dans le Lot, expérimente beaucoup de race et n’en garde peu. »Manifestement, ils n’ont pas pu se passer du Saint Hubert, avec ses cinquante kilos de bonhomie. « Il est très résistant et ces capacités olfactives sont plus développées que celles des autres chiens. Ces oreilles lui serviraient également de capteur, reprend Frédéric Pezzotta. Jaffar vient d’être validé opérationnel de niveau 1. C’est-à-dire qu’il peut partir pister jusqu’à 12h après la disparition de la personne. Il n’a qu’une petite année de formation. En juillet 2016, il devrait finir sa formation. Il va passer par le niveau 2 où il sera capable d’avoir 18 heures de délai après une disparition et de suivre une piste pendant 2,5 kilomètres. Au niveau 3, ce délais sera poussé à 36 heures et la distance à 3,5 kilomètres. »Mais ce chien capable d’accomplir des miracles, formé à ne pas se laisser dissiper par les bruits et les animaux, impressionne aussi par la modestie des indices qui lui permettent de partir sur une piste. « Il devra être capable de trouver une piste à partir d’un simple cheveu ou d’un ongle », ajoute le maître-chien.
Dépendant d’un agenda calqué sur la réalité de l’actualité, Frédéric Pezzotta, entraîne cependant son chien un minimum de quatre heures par jour cinq jours par semaine. Officiellement, Jaffar et son maître peuvent être appelés sur l’ensemble de la région Paca. Mais le talent de Jaffar n’a déjà pas de frontières, et dans la nuit de mercredi, à partir d’une brosse à dents, il recherchait la trace d’une dame disparue dans les montagnes du nord de la Drôme.
Bernard Sorbier