Il fonce sur des gendarmes pour éviter un contrôle
Hier 05:00 par Véronique Berkani , actualisé à 15:31
Archives L’Alsace
Un jeune homme de 23 ans, demeurant chez ses parents à Stosswihr, a failli provoquer un drame dimanche matin vers 3 h 50 sur la route entre Wintzenheim et Colmar. Après une soirée dans une discothèque de Wintzenheim où il avait bu une bouteille de whisky en compagnie d’un ami, il prend la route dans la voiture de son père en direction de Colmar. À l’approche d’un barrage mis en place par le peloton motorisé de Sainte-Croix-en-Plaine afin de procéder à des contrôles d’alcoolémie, le jeune homme, au lieu de répondre aux signes des forces de l’ordre, commence par décélérer, pour ensuite faire repartir son moteur. Il fonce alors sur les deux gendarmes équipés de chasubles fluorescents et de lampes torches qui se trouvent au milieu de la route, en train de remettre un véhicule contrôlé en circulation.
« Il a voulu nous tuer »
Hier devant le tribunal de Colmar, une gendarme adjointe volontaire de 23 ans raconte : « J’ai d’abord entendu qu’il ralentissait, puis, une demi-seconde plus tard, j’ai perçu une grosse accélération. J’ai juste eu le temps de sauter sur le côté et je me suis retrouvée prise en sandwich entre les deux voitures. J’ai eu très peur, j’ai hurlé en direction de mes collègues et j’ai eu le réflexe de noter la plaque d’immatriculation. » Son collègue, gendarme de 40 ans et père de deux enfants, confirme la violence de la scène : « J’ai senti le souffle de la voiture fouetter mon pantalon. En 14 ans de service, cela m’est arrivé deux fois, mais cette fois-ci restera gravée à jamais. Il a foncé sur nous sans vaciller, il a maintenu le cap. Pour moi, il a voulu nous tuer. »
Ému, le prévenu explique qu’il avait bu et qu’il a eu peur. « Ça s’est passé très vite, j’ai fait un mauvais choix. » Il reconnaît les faits après avoir inventé un scénario « aux incohérences surréalistes » , de l’avis du représentant du parquet, où il a raconté qu’il avait confié le volant à un auto-stoppeur… Un mensonge dans lequel il a entraîné ses parents, son ami et sa petite amie, qui ont tous menti pour le couvrir. « C’est une histoire absurde, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. » « C’est Jack Daniel’s qui l’a empêché de s’arrêter, tout le reste n’est que littérature ! » , argumente son avocat. « Personne n’est mort, mon client ne comparaît pas devant vous pour meurtre. Sinon, pensez-vous que, trois minutes après les faits, il aurait appelé sa mère ? C’est un comportement assez atypique pour un délinquant ! » Reconnu coupable, le jeune homme a été condamné à un an de prison avec sursis et l’annulation de son permis de conduire pendant deux ans.
