Claye-Souilly
Les gendarmes démantèlent un vaste trafic de ferraille orchestré par des employés de la Routière de l’est parisien (Veolia)
Trois employés de la Rep, centre de valorisation des déchets à Claye-Souilly appartenant à Veolia, ont été interpellés. Ils auraient volé plusieurs tonnes de ferraille.
17/09/2015 à 08:56 par Gurvan Abjean
Le préjudice pourrait s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros. En interne, il se murmure même qu’il se chiffrerait en millions.
En flagrant délit avec 206 kg de ferraille volés
Mercredi 2 septembre, les gendarmes d’Esbly ont interpellé un employé de la Routière de l’Est Parisien (Rep), site de valorisation des déchets appartenant à Veolia situé sur la D 404 à Claye-Souilly, en flagrant délit de vol de ferraille. Dans le véhicule de cet homme âgé de 34 ans et vivant à Veuilly-la-Poterie (Aisne), ils ont découvert 206 kg de cuivre et de laiton. En poursuivant leurs investigations, les militaires ont interpellé deux autres salariés de l’entreprise pour les mêmes faits. L’un est âgé de 57 ans et vit à Chezy-en-Orxois (Aisne), l’autre a 49 ans et vit à Vignely.
Un trafic juteux
Les gendarmes enquêtaient depuis plusieurs semaines sur cette affaire. Ils avaient mis en place un dispositif de surveillance depuis le 21 juillet, jour où le directeur de Veolia avait déposé une plainte pour vol. D’après leurs estimations, entre le 1er janvier et le 2 septembre, 15 tonnes de ferraille auraient été dérobées, par les individus interpellés mais peut-être aussi par d’autres employés impliqués. Sachant que la tonne vaut en moyenne 3000 euros à la revente, le préjudice s’élèverait à 45 000 euros sur cette période.
En garde à vue, les trois hommes ont reconnu les faits. Ils ont expliqué que leur petit trafic durait depuis plusieurs années. L’un d’eux a déclaré avoir empoché près de 6 000 euros sur les trois dernières années mais a avoué volé de la ferraille depuis 5 ans. Le second aurait reconnu avoir réalisé 3 ou 4 voyages avec environ 250 kg de ferraille dans le coffre de son véhicule de fonction. Le dernier aurait avoué un bénéfice de 7 000 euros en trois ans.
Le directeur mis à pied
La trafic durerait donc depuis au moins 5 ans et le préjudice serait par conséquent bien supérieur aux 45 000 euros évoqués sur les neuf derniers mois.
Les trois individus interpellés comparaîtront devant le tribunal de grande instance de Meaux le 3 décembre prochain. En interne, Veolia fait aussi le ménage. L’un des responsables du site aurait été mis à pied. La direction n’a pour l’instant pas répondu à nos sollicitations.