Saint-Sulpice-et-Cameyrac : le chauffard incarcéré
Publié le 07/08/2015 à 03h43 , modifié le 07/08/2015 à 08h06 par Fl. M.
Il avait foncé sur un gendarme qui avait fait usage de son arme. Le tribunal a prononcé une peine de prison ferme
L’homme a voulu échapper au contrôle des gendarmes.© PHOTO D’ILLUSTRATION EMILIE DROUINAUD
Il assure qu’entre le bruit de la musique et son imprégnation alcoolique, il n’a ni vu ni entendu qu’un gendarme tirait en sa direction ! À trois reprises. Trois impacts de balles retrouvés sur la plaque d’immatriculation de la voiture, dans le rétroviseur gauche et dans l’habitacle… Un véhicule de service, mis à disposition par son employeur depuis quinze jours après des années de chômage.
Un Libournais de 42 ans comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour violences avec arme par destination. Dans la nuit de lundi à mardi, il s’est rendu chez son ancienne compagne à Saint-Sulpice-et-Cameyrac. Le voisinage est habitué à ses visites qui se soldent toujours par des insultes et autres dégradations.
Cette nuit-là encore, les gendarmes ont été alertés. Le prévenu avait déjà renversé une poubelle, puis était remonté dans son véhicule. Quand il est revenu, les gendarmes l’attendaient mais il a voulu échapper au contrôle. Car il avait bu. « 3,4,5 ou 6 verres de Ricard », avoue-t-il à l’audience. Et autant de bières.
« C’était bête et débile »
« Je regrette profondément d’avoir pris la voiture. C’était bête et débile », soupire le prévenu. « Le premier gendarme, je ne l’ai vu qu’au dernier moment. J’ai pris panique. Je ne me souviens pas du deuxième. »
Des témoins rapportent pourtant qu’à la vue des militaires, il a accéléré et foncé sur eux. Un gendarme ébloui par les phares qui avançaient vers lui a fait usage de son arme avant de se dégager in extremis. Une légitime défense qui n’est pas contestée. « Il a placé les gendarmes dans une situation telle qu’ils ont dû tirer, c’est très traumatisant et cela pose question après », plaide Me Mylène Da Ros, qui défend les gendarmes.
« Les faits sont gravissimes », estime le vice-procureur Anne-Cécile Dumonteil qui note que le chauffard n’a fait aucun écart d’évitement et a délibérément foncé sur les gendarmes. Elle requiert « pas moins d’un an de prison dont six mois ferme, un mandat de dépôt, une interdiction de paraître à Saint-Sulpice-et-Cameyrac et une annulation de son permis ».
Une sanction trop lourde de conséquences pour son avenir personnel et professionnel selon son conseil, Me Céline Vergne. « Il avait tellement bu, il a manqué de maîtrise dans la conduite de son véhicule. » Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions à la lettre.