Quatre gendarmeries de Dordogne menacées de fermeture
Faute d’activité suffisante, quatre gendarmeries du département devraient fermer d’ici la fin d’année ou le début de l’année prochaine.
Monpazier, Sainte-Alvère, Le-Buisson-de-Cadouin et Le-Lardin-Saint-Lazare. Ces quatre gendarmeries de Dordogne pourraient fermer leurs portes dès la fin d’année 2015 ou en début d’année prochaine.
L’Etat justifie ces fermetures par un manque d’activité, un besoin d’optimiser les services et de faire des économies. Au Lardin-Saint-Lazare, le maire Laurent Delage avait deja senti le vent tourner : « il y a quelques années la gendarmerie était ouverte tous les jours, puis on est passé à deux ouvertures par semaine le matin et depuis six mois c’est fermé sous prétexte qu’il y a un manque d’effectifs« , explique l’élu qui ne voit pas d’un bon oeil cette disparition. « Ce sont des familles en moins, des enfants en moins dans les écoles et surtout une présence beaucoup moins importante des forces de l’ordre.
« Cela renforce le sentiment d’abandon des territoires ruraux ».
— Serge Mérillou, conseiller départemental
Les six gendarmes qui restent au Lardin vont donc partir à Terrasson. Ceux du Buisson et Monpazier iront à Beaumont-du-Périgord. Des decisions difficiles à encaisser pour l’un des conseillers departementaux du canton, le socialiste Serge Merillou. « Je ne me sens pas à l’aise quand ces mesures sont prises par ma famille politique. Cela renforce le sentiment d’abandon que vivent les territories ruraux. La présence des gendarmes est nécessaire. On nous dit qu’on gardera la meme qualité de service mais je n’y crois pas. » se désole l’élu.
« Regrouper les gendarmes c’est les éloigner du terrain ».
— Philippe Ducène, maire de Sainte-Alvère
A Saint-Alvère, le maire Philippe Ducène est très remonté. Les gendarmes vont quitter la commune pour partir à Lalinde. Ce désengagement de l’Etat est tout simplement « scandaleux »pour le médecin. Il ne conçoit pas qu’il n’y ait plus un gendarme en patrouille dans sa commune.« La prévention c’est essentiel. Regrouper les gendarmes c’est les eloigner du terrain. » Philippe Ducène avance aussi le fait qu’une entreprise travaillant pour la defense est implantée sur son territoire. Il met en garde contre le terrorisme qui vient se nicher dans les campagnes et au passage égratigne les élus socialistes « parisiens quand ça les arrange, ruraux quand ça les arrange et au final on voit le résultat! »
« On ne peut pas rester sur une organisation qui date d’un siècle et demi ».
— Germinal Peiro, député PS et président du Conseil départemental
Le deputé et président du conseil départemental Germinal Peiro ne souhaite pas polémiquer avec Philippe Ducène mais il tient à rappeler quelques éléments : « Cette gendarmerie n’est ouverte que deux demi-journées par semaine et aucune famille de gendarmes ne vit sur la commune. Il y a des permanences qui ne servent à rien. Si ces missions n’intéressent pas le public il faut les réorienter. On ne peut pas rester sur une organisation qui date d’un siècle et demi. » Germinal Peiro assure par ailleur qu’aucun poste de gendarme ne sera supprimé.
Les élus concernés ne comptent pas se laisser faire. Ils ont prévu pour certains d’écrire au préfet, pour d’autres de mobiliser leur population et les élus de leurs cantons.