Ils sont soupçonnés d’être les auteurs de multiples trafics. « Nord: 15 membres d’un gang de motards interpellés par SR (section de recherches, ndlr) Lille. De multiples trafics démantelés », peut-on lire sur le compte Twitter de la gendarmerie nationale. L’opération, qui a débuté dimanche matin avec l’appui de 230 militaires, a permis de saisir de la drogue, des armes et des véhicules volés à Lille, Douai, Lens et Calais, selon une source proche de l’enquête.
Une commission rogatoire internationale, à destination de la Belgique, a permis aussi l’interpellation et la perquisition du domicile de l’un des principaux acteurs du gang, avec également la découverte de drogue et d’armes.
Le gang visé est le « Chosen Few Mc France », affilié aux Hells Angels, qui a procédé à « de nombreux actes délictueux, avec une idéologie néo-nazie », selon la même source. L’enquête avait débuté en novembre 2013, avec l’interpellation de trois membres des « Chosen Few » par les gendarmes d’Hazebrouck (Nord) pour tentativede vol aggravé d’une moto. La suite des recherches permettait de découvrir que ce « club » s’adonnait au vol, mais aussi au trafic de véhicules, surtout des motos, de produits stupéfiants et d’armes.
En février 2014, une perquisition au domicile de l’un des suspects confirmait que ce gang importait des produits stupéfiants d’Espagne, de Belgique (essentiellement du « speed ») et produisait du cannabis dans trois lieux différents.
Début 2015, les faits d’association de malfaiteurs, d’acquisition, détention et transport illégal d’armes en bande organisée et recel de vol étaient venus s’ajouter et une cellule d’enquête nationale était spécialement créée, composée de militaires de la section de recherches du Nord-Pas-de-Calais et du groupement de gendarmerie départementale du Nord.
Dans cette affaire, les enquêteurs ont agi dans le cadre d’une commission rogatoire du tribunal de grande instance de Lille.
Démantèlement du gang de motards qui a sévi à Calais : onze mises en examen
PUBLIÉ LE 19/06/2015
Le gang avait sévi dans la région et notamment à Calais. Les motards ont été mis en examen pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, transport d’armes en bande organisée ou encore extorsion
Onze hommes ont été mis en examen dans le cadre du démantèlement d’un gang de motards dans le Nord-Pas-de-Calais pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, transport d’armes en bande organisée ou encore extorsion, a annoncé vendredi le parquet de Lille.
«La gendarmerie nationale a démantelé très récemment une organisation criminelle, les Chosen Few, qui avait sa base à Lille, dans une péniche et qui se livrait au trafic de stupéfiants, de voitures, de motos et d’armes», a déclaré le procureur Frédéric Fèvre, lors d’une conférence de presse au tribunal de Lille.
L’opération, qui avait été lancée le week-end dernier avec l’appui de 230 gendarmes, avait conduit à quinze gardes à vue. Cette semaine, onze hommes ont été mis en examen, huit ont été placés sous mandat de dépôt et trois sous contrôle judiciaire. Une personne a été arrêtée en Belgique, qui a fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen.
Lors des perquisitions menées dans le Nord-Pas-de-Calais, les gendarmes ont retrouvé du cannabis, du speed, une trentaine d’armes, une vingtaine de motos, six véhicules automobiles, 48.000 euros en espèce ainsi que des insignes nazis.
«Le juge d’instruction va continuer à travailler sur commission rogatoire pour procéder aux auditions de l’ensemble de ces personnes qui encourent une peine de dix ans d’emprisonnement», a souligné M. Fèvre.
Selon le procureur, le «Chosen Few» de Lille, affilié aux Hells Angels, formait une structure «extrêmement cloisonnée, avec un grand culte du secret», constitué d’une trentaine de personnes, «certains connus des services de police». Le «chapitre» de Lille — la structure de base de l’organisation — était «le plus important en Europe», avec d’autres chapitres devant lui faire allégeance.
L’avocat Emmanuel Riglaire, avocat de deux mis en examen, a lui pointé «le vide sidéral» de ce dossier.
«Dans les personnes mises en examen, certaines ont peut-être individuellement des choses à se reprocher, mais ça n’implique pas les autres et ce n’est pas lié à cette association. On n’est pas du tout dans quelque chose d’organisé et ramifié», a déclaré à l’AFP Me Riglaire.
Par ailleurs, l’avocat a demandé «le dessaisissement des gendarmes pour violation du secret de l’instruction car les personnes n’étaient pas en garde à vue depuis 24 heures que le service com’ de la gendarmerie tweetait et envoyait des photos (de l’opération)».