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Le - Quand les gendarmes font «parler» les voitures volées en deux minutes

Quand les gendarmes font «parler» les voitures volées en deux minutes

La gendarmerie expérimente une application pour savoir instantanément si une voiture a été maquillée. Ce procédé pourrait être utilisé lors de tous les contrôles de routine.

Gaël Lombart | 09 Mai 2015, 06h56 | MAJ : 09 Mai 2015, 09h19

 INFO LE PARISIEN
ILLUSTRATION. Grâce à une application, la gendarmerie peut désormais savoir instantanément si une voiture a été maquillée. ILLUSTRATION. Grâce à une application, la gendarmerie peut désormais savoir instantanément si une voiture a été maquillée. LP/MARINE LEGRAND

Repérer immédiatement une voiture volée. Voilà ce que la gendarmerie nationale expérimente à partir de ce mois-ci : un procédé intitulé « identification numérique des véhicules », permettant de déterminer, rapidement et avec une quasi-certitude, si une voiture a été volée.

Il lui suffira pour cela d’utiliser un composant désormais présent dans tous les habitacles : la prise OBD, un connecteur généralement situé à proximité du volant. De l’autre côté du câble, une application informatique « fera parler » le véhicule en moins de deux minutes.

Habituellement, la prise OBD est utilisée par les garagistes et les concessionnaires qui y branchent une valise de diagnostic afin de connaître et de corriger rapidement les pannes. L’application dont disposera la gendarmerie livrera davantage d’informations, explique son fabricant, un spécialiste de l’après-vente qui, au nom du secret industriel, ne souhaite pas communiquer son nom : « Elle permettra d’avoir, avec une assez bonne probabilité, une idée sur le fait que le véhicule soit ou non constitué de sous-ensembles autres que ceux d’origine. »

En clair, la voiture dira si elle a été maquillée, un indice éloquent pour les gendarmes. Cet outil sera testé localement en région parisienne (notamment dans le Val-d’Oise) et dans sept départements de province (Gironde, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Isère, Oise, Rhône, Vaucluse). Il devra nécessairement être employé dans le cadre d’une enquête judiciaire.

« Si son utilité est démontrée, il serait bon de l’étendre ensuite aux contrôles de routine », plaide le colonel Sarma Gadjendra, chef du cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale.

La vulnérabilité des véhicules connectés inquiète

Au-delà de la flotte actuelle, l’enjeu pour les gendarmes est de se préparerau déferlement des véhicules connectés. Destinés à communiquer en permanence avec Internet, ces engins inspirent les plus grandes craintes, tant ils ont montré leur vulnérabilité. En février, un adolescent américain a prouvé qu’il pouvait ouvrir et faire démarrer ce type de voitures avec une dizaine d’euros de matériel électronique. Outre le vol, plusieurs expériences ont montré qu’il était possible de contrôler des véhicules à distance, agir sur les freins et la direction !

Les gendarmes pourront sonder ces véhicules directement avec une connexion wi-fi et recueillir une foule d’informations utiles aux enquêtes : les trajets parcourus et les lieux où ils ont stationné, les infractions commises par les conducteurs comme les excès de vitesse, éventuellement les individus qui sont montés à bord et s’y seraient connectés…

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Dans le cadre de cette réflexion, la gendarmerie va créer avant l’été un Observatoire central des systèmes de transport intelligents (STI). Il aura pour mission de recueillir des données de terrain pour faire des propositions en matière de sécurité des routes et des véhicules connectés. Outre la gendarmerie, participeront aux échanges des constructeurs automobiles français, la police nationale, la sécurité civile, la sécurité routière et le ministère de l’Ecologie, dont dépend la direction des transports.

Sourcewww.leparisien.fr

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