Fête de la batellerie à Douai: le 1er mai, les gendarmes fluviaux resteront à quai
PUBLIÉ LE 30/04/2015
La rumeur charriée par les eaux de la Scarpe annonçait des contrôles de la brigade fluviale sur les bateaux circulant à l’occasion du pardon de la batellerie. Si des vérifications ont bien été effectuées, il y a quelques jours, pour des impératifs de sécurité, demain, les gendarmes ne monteront pas à bord.
Un simple contrôle de gendarmerie à quelques jours de la fête de la batellerie a provoqué dans son sillage de sacrés remous dans le monde des gens d’à bord. Ballottée au fil de l’eau, la procédure ordinaire impulsée par la brigade fluviale a fait naître la rumeur d’un contrôle le 1er mai, jour du 42e pardon. La perspective de voir du bleu, pourtant marine, se mêler au blanc des habits d’église sur le bateau chapelle a fait tanguer les mariniers, certains y décelant même une initiative municipale. Adjointe au maire à la circulation, Fabienne Chœur s’ébroue : « Toute manifestation nautique exige une autorisation des services de l’État. Ce sont eux qui ont prévenu la brigade. Son nouveau responsable, M. Bisiaux, m’a appelée et m’a demandé quels bateaux circuleraient le 1er mai, et qui les piloterait. La gendarmerie souhaitait faire un contrôle en amont des permis, assurances et s’assurer qu’il y avait suffisamment de gilets de sauvetage sur les embarcations prenant du public. » L’élue, fair-play, dit avoir prévenu les mariniers : « Ça les a heurtés que les gendarmes puissent être présents. Mais c’est une manière pour eux de faire prendre conscience aux organisateurs qu’ils sont responsables en cas d’accident. » Au gouvernail de l’Association mémoire, patrimoine et activités de la voie d’eau (AMPAVE), Fabienne Chœur s’est d’ailleurs pliée à la procédure concernant l’une des animations phare de la première fête de la voie d’eau : « Pour le catch sur l’eau, la sécurité sera assurée par un bateau prêté par le club d’aviron. Il a fallu vérifier le permis de son pilote. »
Au final, la brigade fluviale a donné son feu vert aux bateaux, moyennant de respecter scrupuleusement le nombre de passagers autorisés à bord. « Pas plus de douze en plus de l’équipage, précise Fabienne Chœur. Il est vrai que l’an passé, certains bateaux étaient peut-être un peu chargés… » Pas de contrôle supplémentaire à l’horizon, le 1er mai : sabre et goupillon garderont la distance et, à moins d’une avarie majeure, la gendarmerie ne montera pas à l’abordage des trois bateaux transportant des hommes d’église. Et voilà les portes de l’écluse douaisienne se refermer sur cette bonne vieille rumeur.
« On n’est pas là pour casser la fête »
À la tête de la brigade fluviale de La Bassée, le commandant de gendarmerie Gabriel Bisiaux justifie son passage à Douai. « Le 1er mai, il y aura beaucoup de monde, population et autorités. Les bateaux du pardon peuvent transporter douze personnes maximum ; ils doivent donc avoir douze gilets de sauvetage. Il y aura quand même des enfants de chœur à bord alors ce serait mal venu qu’ils soient surchargés. » D’où le contrôle effectué la semaine passée : «Les deux bateaux sont en règle. » Le commandant se défend de faire du « zèle : je fais mon boulot, exactement comme le font les gendarmes pour la route. Les bateaux ont une flottaison prévue pour un certain nombre de personnes : mon travail, ce n’est pas seulement la répression, c’est aussi la prévention. »
Invité à la cérémonie douaisienne, Gabriel Bisiaux sera là, demain, « pas pour verbaliser les gens : notre but n’est pas de casser la fête. » Bienveillant, mais vigilant, même depuis le quai.