Crash de l’A320. Plus de 300 hélitreuillages pour rapatrier les corps
Afin d’évacuer les corps des 150 victimes du crash de l’A320, les secours utilisent l’hélitreuillage, une technique « coûteuse » mais indispensable en « milieu complexe ».
Comment fonctionne la technique de l’hélitreuillage?
Une équipe d’une quarantaine de personnes est envoyée le matin sur le site, qu’il faudra aller récupérer ce soir. C’est la même équipe qui travaille toute la journée. Une fois près du site du crash, nous procédons par noria, c’est-à-dire des allers et retours ininterrompus. Trois hélicoptères opèrent simultanément les uns derrière les autres, avec une discipline et une haute technicité. Nous utilisons des EC145 et des EC135, des appareils qui permettent d’hélitreuiller jusqu’à 90 mètres. Là, on est à une hauteur située entre 30 et 50 mètres, pour éviter de souffler la zone qui reste une zone d’enquête. Un des hélicoptères est équipé d’une caméra, qui permet aux autorités à Paris de suivre le déroulé des opérations.
Combien d’allers et retours sont effectués chaque jour?
Depuis le début de la catastrophe, on en est à 300 hélitreuillages et 50 heures de vol. Nous avons cinq pilotes, et cinq mécaniciens de bord mobilisés sur l’opération.
Depuis la dropzone (zone d’atterrissage, ndlr), le trajet jusqu’au site du crash prend quatre à cinq minutes, et nous travaillons jusqu’au coucher du soleil. En dehors des trajets pour déposer les secouristes et enquêteurs le matin, et les récupérer le soir, tous les autres hélitreuillages permettent d’évacuer les corps. Nous avons deux camions ravitailleurs présents sur la dropzone, puisqu’en moyenne un hélicoptère consomme 250 litres de carburant par heure.
Pourquoi est-ce si compliqué?
Dans ce milieu montagneux, très exigeant, escarpé, difficile, la priorité, c’est la sécurité. C’est un milieu très complexe, en raison des vents notamment, et du relief, il faut faire preuve de haute technicité. C’est le mécanicien qui guide le pilote et qui assure la sécurité et la précision de l’opération.
On a un dénivelé de 400 mètres entre la partie basse et la partie haute, 300 mètres de large, et plusieurs ravines sur place. On a une forte expérience dans ce type d’événements catastrophiques, nous sommes régulièrement engagés sur des événements calamiteux comme des inondations, des épisodes neigeux…
Il faut reconnaître que dans un crash de cette envergure, dans une zone aussi complexe, c’est certainement la première fois que nous engageons autant de moyens. C’est la technique d’évacuation la plus coûteuse, une minute coûte certainement plusieurs centaines d’euros.
Les moyens pour la recherche et l’investigation des corps
4 hélicoptères (trois EC-145 et un EC-135), la gendarmerie déploie près de 500 hommes et femmes.- 125 gendarmes du groupement départemental des Alpes de Haute-Provence,- 30 gendarmes de la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens,- 30 spécialistes de l’Institut de recherches criminelles de Rosny-sous-Bois (dont 4 légistes, 5 spécialistes des empreintes digitales, 6 généticiens, 4 spécialistes de l’identification des victimes, 2 biologistes et 2 odontologues etc),- 265 gendarmes mobiles chargés de la sanctuarisation du site,- 17 gendarmes déployés au centre de commandement.
-Un détachement du 4e Chasseurs est également sur place.