LES YEUX DE LA VILLE GRAND OUVERTS
Pour la première fois installées sur la voie publique, aux quatre coins de la commune, les caméras donnent déjà des résultats positifs selon la mairie. Prochaine étape de la vidéoprotection : couvrir les entrées des lotissements pour éloigner les cambrioleurs.
Installé au deuxième étage de l’Arène du Sud, le centre de supervision urbaine (CSU) a des airs de commissariat. Digicodes à toutes les portes, caméras de surveillance, on ne rentre pas comme ça dans cette salle. Un grand écran diffuse en temps réel les images recueillies par les huit caméras de vidéoprotection disséminées dans la commune. Certaines sont fixes, d’autres directionnelles permettant ainsi aux agents positionnés derrière les écrans de les manipuler à distance.
Depuis deux mois, les huit agents de sécurité sur la voie publique (ASVP) surveillent les rues pratiquement 24 heures sur 24. « Quand un agent décèle une infraction, il avise tout de suite la gendarmerie qui enverra une patrouille, explique Franck Richard, responsable du CSU, à chaque intervention, nos agents racontent par écrit ce qu’ils ont vu. Cela sert beaucoup aux gendarmes et aux pompiers. »
En deux mois, les ASVP ont déjà empêché la propagation de quatre feux de brousse et permis quelques interpellations. « Cela permet d’intervenir beaucoup plus vite », argumente Franck Richard. Une convention signée entre la mairie et la gendarmerie a également facilité les échanges d’informations.
Patrouilles. « Récemment, on nous a demandé de surveiller un jeune connu des services pendant une semaine. On a pu constater qu’il dealait des stupéfiants et la gendarmerie l’a interpellé », raconte Taniela Fitaleata tout en restant concentré sur les écrans de supervision. Concernant ce type de délit, tout comme les consommations d’alcool sur la voie publique, les vidéos semblent efficaces. Mais pour lutter contre les cambriolages, véritable plaie pour les habitants de Païta, ont-elles fait leur preuve ? Pas encore totalement car les ASVP ne peuvent se rendre sur le terrain et la gendarmerie ferme à 19 heures. « Une fois la nuit tombée, on appelle la gendarmerie à Nouméa et ça met forcément plus de temps. »
Certains ASVP auront prochainement une formation de garde champêtre ce qui leur permettra de faire des patrouilles. « Pour lutter contre les cambriolages, les nouvelles caméras seront situées aux entrées et sorties des lotissements. Ça nous permettra d’identifier les véhicules des cambrioleurs », fait remarquer Franck Richard.
Fuite. Les huit caméras déjà existantes sont principalement situées dans le centre-ville. Il y en a également à Tontouta et à Savannah. « On couvre déjà la plupart des directions de fuite. »
Selon le responsable du CSU, les individus coutumiers des délits et infractions ont déjà changé leurs comportements. « La caméra est dissuasive. Sur l’Arène du Sud, il y en a dix-neuf. Résultat : on n’a jamais eu de dégradations. »
Dans certains cas, les caméras ne permettent pas de diminuer la délinquance. Juste de la déplacer. Là encore, à Païta, il n’y aura pas ce problème d’après Franck Richard : « Contrairement à Nouméa, les individus ne peuvent pas aller dans une rue adjacente pour ne pas être vus car nous n’avons pas beaucoup de rues. Avec les nouvelles caméras, la délinquance ne pourra pas se délocaliser très longtemps. » Onze caméras supplémentaires sont attendues pour la fin du mois de mars.