Un proche de Coulibaly en couple avec une sous-officier de la gendarmerie
Le Point – Publié le 03/02/2015 à 17:46
Selon « Le Canard enchaîné », un homme de l’entourage de Coulibaly, recherché pour trafic d’armes, était fiancé avec une femme agent du renseignement.
La fiancée d’un proche de Coulibaly était sous-officier du renseignement. Aucune faute professionnelle n’a été constatée, selon la gendarmerie.
La fiancée d’un proche de Coulibaly était sous-officier du renseignement. Aucune faute professionnelle n’a été constatée, selon la gendarmerie. © Capture d’écran
Par Aziz Zemouri
Amar R., un individu recherché pour trafic d’armes, avait été suivi par les enquêteurs de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) dès le lendemain de l’assassinat par Amedy Coulibaly de la policière municipale à Montrouge. Quelques heures avant la prise d’otages de l’Hyper Cacher, Amar R. est vu en compagnie de l’assassin.
Selon Le Canard enchaîné à paraître mercredi, le service de renseignement avait poursuivi la filature d’Amar R. et constaté qu’il avait ses entrées au fort de gendarmerie de Rosny-sous-Bois (93). Sa fiancée, selon l’hebdo satirique, est sous-officier du renseignement dans ce centre d’élite de la gendarmerie. Amar R. a pu entrer et sortir de cette forteresse avec et sans sa compagne. Il faisait pourtant l’objet d’un mandat d’arrêt européen. Il a finalement été interpellé le 23 janvier. Jusqu’à présent, sa fiancée n’a pas été inquiétée.
« Nous n’avons pas constaté de faute professionnelle »
Contacté par Le Point, le général Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), a tenu à tempérer l’information : « Certes, il y a bien eu un contact entre les deux personnes, mais à ce stade de l’enquête, confiée à la police judiciaire de la préfecture de police, il n’y a rien à reprocher à la sous-officier de la gendarmerie. Nous n’avons pas constaté de faute professionnelle. Il existe une stricte séparation entre enquête de police et de gendarmerie. Nous ne pourrons tirer des conclusions qu’à la fin de l’enquête de la PJ. »
En 2014, deux jeunes gendarmes du fort de Rosny avaient été détectés comme des éléments radicaux. Ils avaient programmé un voyage en Syrie. Ils ont depuis quitté la gendarmerie. Ce sont les rares cas qu’avaient pu déceler les services de renseignement après que Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a réclamé à ses services une enquête sur la radicalisation au sein des forces de l’ordre, ainsi que Le Point l’avait révélé il y a quelques mois.
L’incroyable liaison amoureuse d’une gendarmette et d’un complice de Coulibaly
Par lefigaro.fr Mis à jour le 04/02/2015 à 11:31 Publié le 04/02/2015 à 11:21
Les enquêteurs ont identifié un proche du terroriste, présent Porte de Vincennes juste avant l’attaque du supermarché casher. Il filait le parfait amour avec une femme sous-officier de la gendarmerie travaillant au fort de Rosny-sous-Bois.
Manque de discernement ou manipulation? L’enquête sur les réseaux islamistes en France suite aux attaques terroristes des 7 et 9 janvier dernier a conduit les enquêteurs jusqu’à une adjutante de la gendarmerie nationale, Emmanuelle, qui était la petite amie d’un proche d’Amedy Coulibaly. L’information a été dévoilée mercredi matin par le Canard Enchainé. Avant les attaques, le proche du tueur faisait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt européen, et était soupçonné de trafic de stupéfiants et d’armes. Ce qui ne l’a pas empêché de pénétrer, grâce à sa relation amoureuse, en toute impunité et sans aucun contrôle mi-janvier dans le fort de Rosny-sous-Bois, un temple du renseignement qui abrite le Service central des réseaux et technologies avancées, le Service technique de recherches judiciaires et de documentation ou encore le Système des opérations et du renseignement.
Les enquêteurs ont découvert cette relation en filant les complices de Coulibaly peu après l’attaque du supermarché kasher de la Porte de Vincennes. La consigne avait alors été de ne pas arrêter tous les proches et complices du terroriste mais de les filer pour essayer de repérer d’éventuelles complicités ou des connexions avec l’entourage des frères Kouachi, voire même de déjouer de nouvelles attaques. L’étude des fadettes (factures téléphoniques détaillées) de Coulibaly a alors permis aux enquêteurs d’identifier une soixantaine d’individus suspects. Parmi eux, Amar R, bien connu des services de police et dont le téléphone portable avait été localisé par un relais non loin de l’épicerie kasher de la porte de Vincennes juste avant l’attentat. Il avait même été aperçu en compagnie de Coulibaly juste avant l’attaque. Les enquêteurs établissent que les deux complices ont tenté de monnayer fin décembre un véhicule contre des armes.
Aucun signe de radicalisation religieuse
Amar R est suivi en toute discrétion à Grigny, à Gonesse puis à Rosny-sous-Bois. C’est là que les enquêteurs se se sont rendus compte que l’individu filait le parfait amour avec une adjudante du centre de gendaremerie de Rosny-sous-Bois. Il lui arrivait même de pénétrer dans l’enceinte du fort sans le moindre contrôle. La jeune femme, quant à elle, convertie depuis deux ans à l’islam, a été aperçue sortant du fort et troquant son képi réglementaire contre un voile. Mais après enquête, aucun signe de radicalisation religieuse ou de quelconque complicité dans les récentes attaques chez la jeune femme n’a pu être établi. Le proche de Coulibaly a, lui, été arrêté le 23 janvier dernier par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la préfecture e police de Paris. La jeune femme quant à elle continue à occuper ses fonctions et aucune sanction administrative n’a été prise à son encontre.
Un complice d’Amedy Coulibaly en couple avec une gendarme
Par LEXPRESS.fr, publié le 04/02/2015 à 12:24
Amar R. faisait partie de l’environnement proche de l’auteur des tueries de Montrouge et de l’Hypercacher. En couple avec une adjudante, il circulait aisément dans le fort de Rosny, centre technique de la gendarmerie nationale.
L’enquête sur les complicités dont a pu bénéficier Amedy Coulibaly se poursuit. afp.com
Une liaison dangereuse? Le Canard enchaîné révèle ce mercredi qu’un complice d’Amedy Coulibaly entretenait une relation amoureuse avec une gendarme.
Ce proche du tueur de Montrouge et de l’Hypercacher a été identifié à partir de l’examen de la téléphonie de Coulibaly. Et Amar R., visé par un mandat européen pour soupçons de trafic de stupéfiants et d’armes, retient particulièrement l’attention des enquêteurs.
Nous sommes le 8 janvier, jour de l’assassinat de la policière municipale. Une course contre la montre s’engage pour établir d’éventuelles complicités et empêcher d’autres passages à l’acte.
Filé jusqu’au fort de Rosny
Une fois Amar R. localisé en banlieue parisienne, raconte le journal satirique, une filature est mise en place par les policiers du renseignement. Avant la tuerie de la porte de Vincennes, Coulibaly et lui sont même vus ensemble à proximité de l’épicerie cacher.
Après la tragique issue de la prise d’otages, décision est prise de ne pas intercepter Amar R.. Au contraire, les faits et gestes de l’intéressé sont épiés. Après Grigny et Gonesses, le suspect se rend à Rosny-sous-Bois. Dans une voiture à l’arrêt, il flirte avec une jeune femme.
Le véhicule repart, direction le fort de Rosny, centre technique de la gendarmerie nationale. Et pour cause, la conductrice et compagne d’Amar R. y travaille en tant que sous-officier, chargée du renseignement opérationnel.
Convertie à l’islam il y a deux ans
Selon les premiers éléments de l’enquête, Emmanuelle, adjudante, s’est convertie à l’islam il y a deux ans. Lorsqu’elle n’est pas en service, elle porte le voile intégral, croit savoir Le Canard enchaîné.
A ce stade, aucun sanction administrative n’a été prise à l’encontre de la gendarme qui est toujours en fonction. « Nous n’avons pas constaté chez elle de signe de radicalisation », assure au Canard un haut responsable de la gendarmerie. Avant d’ajouter: « Nous sommes en phase judiciaire. L’enquête conduite par la police judiciaire parisienne se poursuit. » Aucune connexion douteuse depuis son poste de travail, notamment, n’a été mise à jour.
Par mesure de précaution, Amar R. a été arrêté le 23 janvier par la brigade de recherche et d’intervention de la préfecture de police de Paris.