Articles

Le - Elle repart ivre au volant de sa voiture confisquée

Elle repart ivre au volant de sa voiture confisquée

justice image

,

Justice – Tarbes (65) – Tribunal

Molière, s’il avait eu à décrire Aline, aurait dit qu’elle avait la «trogne enluminée». Trapue, la petite soixantaine, cette habitante d’un petit village des Coteaux avance vers la barre la tête baissée, comme un taureau prêt à charger. Ce qu’on lui reproche date du 27 novembre dernier. En fin de matinée, les gendarmes arrêtent Aline, alors qu’elle circule sans ceinture de sécurité. Ils lui demandent son permis et son certificat d’assurance. Pour le permis, pas de problème, mais pour l’assurance, ça coince un peu : «Je l’ai laissée à la maison». OK, disent les gendarmes, vous n’aurez qu’à nous l’amener en début d’après-midi. Ce que va faire Aline. Elle gare sa voiture devant la gendarmerie et se présente à l’intérieur, moyennement rassurée. Et pour cause. Les gendarmes ne l’ont pas attendue et ont vérifié la validité de son assurance. Mauvaise pioche pour Aline, elle a «oublié» d’assurer son véhicule. Dès qu’elle pousse la porte, les gendarmes remarquent tout de suite ses yeux brillants, ses joues enflammées et surtout une haleine qui empeste l’alcool à trois kilomètres. Refus de souffler dans l’éthylomètre. «C’est pas vrai !, se défend Aline à la barre. J’ai soufflé, mais j’étais drôlement pas mal enrhumée, alors ça n’a pas marché. C’est pas de ma faute.» Le rhume n’est peut-être pas seul en cause, fera remarquer la présidente. Quoi qu’il en soit, voilà Aline avec une contravention et deux délits sur le dos : défaut de ceinture, défaut d’assurance et conduite en état alcoolique. Les gendarmes décident donc d’immobiliser sa voiture sur-le-champ : le véhicule devra rester devant la caserne. Aline acquiesce. Mais quelle n’est pas la stupeur des gendarmes quand ils la voient passer sous leurs fenêtres… au volant de sa voiture ! «Ben quoi, comment j’allais rentrer chez moi, hein ?», lance-t-elle au tribunal. La présidente Gadoullet ouvre des yeux comme des billes mais ne reste pas longtemps sans voix : «Le tribunal n’a rien à faire de votre mauvais caractère ! Votre propre fils confirme votre alcoolisme. Sur votre fiche routière, déjà 4 excès de vitesse. Vous êtes un danger public !». Mais Aline ne se démonte pas et en remet une couche : «Eh, y a pas que moi pour les excès de vitesse, y a mon mari aussi ! Et puis, y avait pas de raison pour que je souffle, c’est vrai quoi ! J’ai pas voulu signer non plus, j’ai jamais eu d’accident ni rien, alors ?» Alors, la moutarde monte au nez des magistrats : «On atteint là la touche finale dans l’irrespect le plus absolu. Quand les gendarmes disent de faire quelque chose, il faut le faire, et c’est tout», souligne le procureur. 1.000 € d’amende dont 800 avec sursis, 6 mois de suspension du permis, stage de sensibilisation à effectuer et deux amendes de 75 € pour les contraventions.

Be Sociable, Share!