Plus de 400 personnes aidées par l’intervenante sociale de la gendarmerie dans la Drôme
Ce poste d’intervenante sociale a été créé il y a un an et demi pour permettre aux personnes touchées par des violences au sein de la famille d’avoir une aide. Ce travail permet de dénouer des situations difficiles et recentrer les gendarmes vers leur mission première.
Sarah Moreau, l’intervenante sociale, présente ses résultats encourageants le 24 novembre 2014. Stéphane Milhomme © Radio France
Plus de 400 personnes aidées par l’intervenante sociale de la gendarmerie dans la Drôme
Qui est cette intervenante sociale au sein de la gendarmerie ? Dans la Drôme elle s’appelle Sarah Moreau. Elle n’est pas gendarme, elle porte encore moins l’uniforme. Elle a fait des études de psychologie et s’est spécialisée dans les affaires familiales. Quand les gendarmes interviennent dans un conflit familial, une femme battue par son compagnon ou un jeune confronté à la drogue, ils font appel à elle. L’an dernier, les militaires ont enregistré 1220 délits concernant ces atteintes à la personne en zone gendarmerie dont 504 dans le cercle familiale et c’est bien pour cela qu’ils ont besoin de ses compétences.
Quel est son rôle ? assistante sociale ? médecin ? Elle est surtout là pour anticiper la dégradation de certaines situations. Par exemple, 58% des interventions concernent des violences intra familiales. En majorité pour un différend dans un couple ou bien une séparation difficile ou des violences psychologiques. Imaginons une dame qui vient à la gendarmerie parce que son mari est violent. La dame porte plainte auprès d’un gendarme. Sarah Moreau, elle, prend en charge tous les à cotés : comment apporter une aide psychologique, trouver la structure qui pourrait proposer un hébergement ? Et cela, pour la gendarmerie, c’est un gain de temps considérable. Sarah Moreau précise qu’une grosse partie de son temps se passe au téléphone, pour faciliter les mises en relation et faciliter le travail. Mais elle peut aussi rencontrer une femme battue dans la gendarmerie la plus proche de chez elle -dans un délai d’une semaine- , voire la personne mise en cause qui est bien prévenue qu’à ce stade de son travail, il ne s’agit pas d’apporter une sanction de la part de l’intervenante sociale.
Quels sont les résultats de ce travail, après 16 mois d’activité dans la Drôme ? Résultats très encourageants car à elle seule, Sarah gère une quarantaine de dossiers tous les mois : déjà 333 situations traitées, 428 personnes en ont bénéficié, en zone gendarmerie. La grande leçon, c’est que beaucoup des personnes rencontrées ne sont pas suivies régulièrement par des services sociaux. C’est donc l’occasion de les mettre en relation ou alors vers une association, un spécialiste médical. Cette intervenante sociale travaille en soutien à la gendarmerie nationale donc les villes de Valence, Romans et Montélimar sous protection de la police ne rentrent pas dans ces statistiques. Mais il existe également une référente qui assure ce travail.
Selon les responsables de la gendarmerie qui dressaient le bilan ce lundi, le taux de récidive est faible pour les cas de violences familiales. Sarah, d’une certaine façon, a réussi à désamorcer le problème. Bien consciente qu’il reste encore beaucoup à faire, quand on sait que des femmes ont bien du mal à pousser la porte d’une gendarmerie pour signaler un mari violent ou un problème de drogue ou d’addiction au sein de la famille.