CHÂTEAULIN – Élèves gendarmes. À l’école de la Mobile
23 novembre 2014
Avant que les élèves gendarmes n’aillent s’entraîner au maintien de l’ordre en Dordogne, le colonel Polaillon, commandant de l’école, rappelle aux futurs sous-officiers les règles, très codifiées, régissant la mission du gendarme mobile..
La 1re compagnie de l’école de gendarmerie part aujourd’hui en formation à Saint-Astier. Dans cette petite commune de Dordogne, un village entier a été reconstitué pour l’entraînement au maintien de l’ordre.
« Saint-Astier, c’est La Mecque de la gendarmerie ». Chaque année, le capitaine Grelet y envoie, pour une semaine de formation, les sept compagnies d’élèves gendarmes. « Le centre national d’entraînement des forces de gendarmerie forme annuellement 13.000 stagiaires, officiers et sous-officiers, au rétablissement de l’ordre et à l’intervention professionnelle. Même les gendarmeries européennes viennent y échanger leurs techniques », complète l’officier de pédagogie. À l’ouest de Périgueux, en Dordogne, ce centre d’entraînement est installé dans une ancienne école de gendarmerie. On y a reconstitué le théâtre habituel des opérations de maintien ou de rétablissement de l’ordre. Pendant une semaine, les 112 élèves de la 1re compagnie (dont 20 filles) vont apprendre à faire face à de « vrai faux » manifestants. Toutes les compagnies y passeront car cela fait partie du socle commun de leur formation de neuf mois, même si seule la moitié des élèves deviendront gendarmes mobiles.
Voitures en feu et cocktails Molotov
« Nous allons les mettre en situation à travers des exemples concrets », précise le capitaine Velay, commandant de la 1re compagnie. Scénario possible : des individus détruisent les locaux de la mairie. La préfecture a donné l’ordre de faire évacuer les lieux et éventuellement d’appréhender les auteurs. Des barricades peuvent aussi bloquer la route. « Les experts du centre de formation joueront les manifestants. Il y aura des voitures en feu, des jets de cocktails Molotov, des cris, de la tension, etc. Exactement ce qu’ils connaîtront lorsqu’ils se trouveront dans une véritable intervention ». Au-delà de l’utilisation du matériel de protection (casque, masque, bouclier, bâton, protège-tibia etc.), l’enjeu consiste à leur apprendre à garder le contrôle d’eux-mêmes. Cela en dépit des états de stress et de fatigue, face à certains manifestants qui font preuve de plus en plus de violence et « d’ingéniosité » lors des affrontements. « Ils ne doivent jamais prendre d’initiative. L’action doit toujours être collective. À travers un effet de masse, il s’agit de montrer la force pour ne pas avoir à s’en servir », résume le capitaine Grelet. Certes, l’exercice n’est pas de tout repos, surtout pour de jeunes garçons et filles qui découvrent la gendarmerie. Mais, comme disent les militaires : « À entraînement difficile, mission facile ».