La gendarmerie de Charleville-Mézières menacée de disparition
PUBLIÉ LE 13/11/2014 – MIS À JOUR LE 13/11/2014 À 09:35
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ARDENNES. La compagnie de gendarmerie de Charleville-Mézières serait menacée de disparition, croit savoir Pierre Cordier. L’élu a fait part de ses craintes au ministre de l’Intérieur.
Les 91 membres de la compagnie de gendarmerie du chef-lieu ont-ils une épée de Damoclès au-dessus de leur tête ? Pierre Cordier en est convaincu et il le fait savoir. En se basant sur des sources « très fiables » au sein de la gendarmerie, celui qui est par ailleurs président du SDIS 08 (les pompiers) redoute que la compagnie carolomacérienne ne soit rayée de la carte.
Le courrier qu’il a adressé le 10 novembre place Beauvau, avec copie au préfet des Ardennes, commence ainsi : « Je me permets de vous écrire concernant la suppression possible de la compagnie de gendarmerie de Charleville-Mézières. Selon les informations en ma possession, il semblerait que cette suppression soit à l’étude et soit envisagée par vos services à moyen terme. »
Venant d’un élu présent à la fois à l’agglomération, au conseil général (canton de Nouzonville), et à la Région, l’information, qu’il juge « suffisamment sérieuse pour avoir alerté le ministre », a de quoi inquiéter. Même si, à ce jour, elle n’est pas confirmée. Le colonel Christian Fillon, patron des gendarmes ardennais, indiquait hier : « À ma connaissance, ce n’est pas à l’ordre du jour. Il faut attendre la réponse du ministre pour en savoir plus. » De son côté, le préfet Frédéric Perissat faisait savoir qu’il ne souhaitait « pas communiquer à ce stade ».
Ravignon « pas au courant »
Mais Pierre Cordier n’en démord pas. Le maire de Neufmanil résume d’ailleurs à Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, le scénario d’une telle mesure. Selon l’élu, cette décision« conduirait nécessairement à un transfert de compétences sur les brigades environnantes, à savoir Nouzonville-Monthermé, Renwez, Flize, Rocroi… Or, elles connaissent également des difficultés avec parfois un effectif qui n’est pas au complet (…). Par ailleurs, il ne serait pas acceptable que la brigade de recherche et le PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie, ndlr) de Charleville-Mézières soient également directement concernés et disparaissent en même temps. »
Selon Pierre Cordier, toujours, une fois décomptés les effectifs redéployés, la fin de la compagnie entraîneraient « entre 20 et 30 suppressions de postes ». « Monsieur le Ministre, écrit-il, le département des Ardennes a besoin de ces personnels, qui sont, la plupart du temps, des personnels qui sont sur le terrain, au plus proche de populations souvent vulnérables, dans un contexte économique et social particulièrement difficile. Nous ne pouvons l’accepter », écrit l’élu, qui demande au ministre de « renoncer à cette suppression de compagnie ».
Sollicité, le maire Boris Ravignon a confié hier « ne pas être au courant d’un tel projet ». « Mais s’il venait être avéré, ajoute-il, j’y serais fortement hostile. Je ne pourrais qu’être consterné par une telle diminution dans les effectifs et les moyens destinés à garantir la sécurité des habitants de Charleville-Mézières. »
Guillaume Lévy