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Avec la présence de 600 gendarmes et policiers, ce quartier est le plus sûr de Limoges

Avec la présence de 600 gendarmes et policiers, ce quartier est le plus sûr de Limoges – Photo Thomas Jouhannaud

Ce matin-là, Josiane sort de chez sa fille. Elle traverse un petit parc, puis la route, et file vers la grande surface du quartier Thuillat. Dans ses mains, une poche en plastique. Sur son visage, un air serein. Elle croise de nombreux retraités venus faire comme elle. Un petit vent de tranquillité plane dans l’atmosphère. « Le commissariat et les casernes, ça me sécurise. On a jamais de soucis ici ! » lance Josiane.

Et on comprend pourquoi. À quelques mètres de là, près de 300 policiers sont en poste dans le commissariat. Un peu plus loin, ce sont les gendarmes qui veillent sur elle. Ils sont à peu près autant à habiter les casernes Jourdan et Jouan. Alors forcément, dans le voisinage, on se sent plutôt en sécurité. « Les citoyens n’ont pas ce sentiment à tort. Le commissariat est ouvert 24 heures sur 24, il y a tout le temps des voitures qui sortent, qui rentrent, qui sillonnent le quartier… Même involontairement, nous faisons dissuasion : le soir par exemple, je rentre chez moi en uniforme. Les gens me voient, et ça dissuade. D’autant plus que si je vois un problème, j’interviendrai forcément ! Et environ la moitié des effectifs habite le quartier » explique le capitaine Albert Plaza.

Des clients potentiels impliqués dans l’associatif

Toutefois, le quartier ne vit pas sous cloche. La pharmacie et, plus récemment, le gérant du bar restaurant « Le Plaisir », s’en sont rendus compte. « On a été cambriolé l’année dernière. Preuve que ça n’empêche pas. Mais certains policiers et gendarmes viennent boire un café de temps en temps, c’est pas le gros de mon activité, mais ça reste profitable », déclare Guillaume Londeix, derrière son bar. La sécurité n’est en effet pas le seul impact de cette présence. « Entre la section aérienne, l’escadron de gendarmerie mobile, l’état-major régional, la section de recherche etc., il y a beaucoup de monde par ici. D’autant plus que la plupart des gendarmes sont en couple et qu’il y a les enfants… On doit être à peu près mille dans le quartier », compte le commandant Yves-Olivier Braud. Soit autant de clients potentiels pour les commerces locaux, qui ne les remarquent pas toujours, tenue civile oblige.

Si les hommes ont également tendance à s’investir au niveau associatif, « en particulier pour le patrimoine et le sport, dans le quartier ou au-delà », poursuit Yves-Olivier Braud, les épouses font augmenter les statistiques… du nombre d’assistantes maternelles recensées dans une même rue. Une tendance insoupçonnée, souvent constatée dans les casernes de grandes villes.

Entendu dans le quartier…

« Savoir qu’ils sont juste à côté du parc est tranquillisant, mais trop les voir sortir, roder, patrouiller, ça fait l’effet inverse chez moi. Je me dis qu’il se passe quelque chose dans le coin, et finalement, ça m’inquiète plus qu’autre chose… », Cherifa, une mère de famille en balade au parc Thuillat.

« Et bien nous, ils ne nous ont pas vraiment aidés pendant un temps. Ils faisaient sans arrêt des contrôles?! Alors les clients, ils en avaient assez à force ! Mais bon, c’est leur travail. On comprend. Et avec nous, ce sont des gens agréables », Martine, l’épouse du propriétaire du Nemrod.

« Les gens voient souvent passer des voitures bleues dans le secteur. Ça les rassure. Mais parfois c’est juste pour les faire réparer, car nous avons un garage. Ça, les gens ne le savent pas ! », Yves-Olivier Braud, l’officier de com’.

« On coiffe peut-être plus de gendarme que de policiers, mais on n’en voit pas trop, et on ne voit pas leurs femmes non plus ici… Faut dire qu’on est cachées », Céline et Nicole, les coiffeuses.

« Comme ils sont en civil, on ne les repère pas facilement, mais à force on les connaît. Savoir qu’ils sont là me rassure pour mon activité. Je suis plus serein ici qu’ailleurs, isolé… », Bruno, un gérant (dont le nom a été changé).

Repères

1.000 – Chaque jour, environ 300 policiers sont présents au commissariat. Les casernes Jourdan et Jouan sont habitées par 310 gendarmes, pour la plupart mariés. En comptant les enfants, on évalue le nombre d’habitants liés aux forces de l’ordre à 1.000.

En civil – « La loi ne nous interdit pas de sortir de la caserne en uniforme, pour un temps de pause. Mais nous évitons d’aller boire un café autrement qu’en civil, car les gens pourraient ne pas comprendre, pensant que nous faisons ça sur notre temps de travail. Cela dit, être en civil a aussi ses avantages. On est vu comme une personne, pas une fonction, et sans uniforme, on se fond mieux dans la masse ! » explique le Commandant Braud.

Marion Buzy

Source : www.lepopulaire.fr

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