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Le - Maintien de l’ordre ou bavure policière ?

Maintien de l’ordre ou bavure policière ?

Bernard Cazeneuve: « José Bové accuse sans savoir » - YouTube thumbnail

Le 29 octobre 2014

Depuis cette mort, récupérée par l’ensemble des manifestants, on veut nous faire croire que les affreux policiers ont tué, presque volontairement.

Le barrage de Sivens dans le Tarn est l’objet depuis plusieurs mois de manifestations pour empêcher sa construction, je ne reviendrais pas sur le bien fondé ou non de cette construction ni sur les raisons qui poussent les manifestants. Manifestants toujours plus nombreux, toujours plus violents et surtout toujours plus politisés.

Ce que je voudrais pointer aujourd’hui, c’est le drame qui est survenu samedi soir, la mort d’un jeune manifestant de 21 ans. En préalable je voudrais affirmer que la mort d’un homme, qu’elles que soient les circonstances est inacceptable, mais nous en voyons tous les jours un nombre important à la télévision, sans que personne ne s’en émeuve. Là effectivement cette mort en pleine manifestation est devenue une affaire d’État. Vous pensez, ce jeune est décrit comme un timide pacifique, bucolique aimant mes fleurs et les oiseaux, un jeune écologiste parfaitement inoffensif.

Depuis cette mort, récupérée par l’ensemble des manifestants, on veut nous faire croire que les affreux policiers ont tué, presque volontairement. A chaque fois que des manifestants mécontents sont repoussés par les forces de l’ordre on sort les mots gras « fascistes, CRS SS, état meurtrier » l’ensemble des médias, comme toujours ne présente qu’une face du problème, un jeune homme est mort par le fait des violences policières. Les leaders politiques verts et rouge en rajoutent, démission de Cazeneuve, pourquoi pas démission de Hollande. Vous savez ceux qui sont- contre tout mais qui s’abstiennent de voter de peur de perdre leurs amis au pouvoir.

L’autre facette de cette affaire est bien le maintien de l’ordre et la protection des populations. La police qui paye un lourd tribut dans ces mouvements violents (rien que 58 policiers blessés samedi) est systématiquement clouée au pilori, alors qu’ils ne sont là que pour protéger les biens et les personnes. Vous avez constaté comme moi que les propos sont toujours les mêmes quelle que soit la couleur du gouvernement. C’est bien l’utilisation de la police, contre les exactions des manifestants, qui est chaque fois remise en cause. Pour avoir souvent couvert dans mon métier de photographe de presse ces manifestations, je peux affirmer que les policiers sont canalisés, encadrés, qu’ils se laissent taper dessus souvent sans avoir reçu l’ordre de faire évacuer.

Dans le cas de samedi, une centaine de casseurs, des excités engagés politiquement, sont venus casser du flic. Ils ont attaqué impunément la police où qu’elle se trouvait et de nombreux policiers se sont vus recevoir sur eux des cocktails Molotov. Tout le monde peut constater qu’aucun manifestant n’a été arrêté samedi soir, ce qui pose effectivement question, la police avait-elle reçu l’ordre de disperser ou bien essayait-elle, tant bien que mal, de se dégager et se défendre ? Toujours est-il que le jeune qui est décédé se trouvait, au pire, au mauvais endroit au mauvais moment. Avec quand même une précision, il avait dans son sac à dos des bouteilles de verre servant à faire des cocktails Molotov. Pour un pacifique c’est quand même étonnant.

Puis comme d’habitude, dans la précipitation, le gouvernement va prendre des mesures d’urgence imbéciles. A commencer par l’interdiction à la police d’utiliser les grenades mises en cause. Ces grenades sont utilisées, à chaque fois, pour se dégager depuis plus de 50 ans, qu’auront-ils maintenant ? Peut-être que Cazeneuve va les équiper avec des martinets ? Ceci pause effectivement la question de la sécurité des Français, si la police n’a plus le droit de faire son travail de maintien de l’ordre, qu’en sera-t-il des populations, agressées par les manifestants casseurs, violents et politisés ? Va-t-on laisser ces manifestations tout détruire sur son passage, encore plus que maintenant ? La loi va-t-elle revenir à la force et à l’anarchie ?

C’est exactement ce qui se passera si nous ne sommes plus protégés par la police, qui, dans cette histoire n’a fait que son métier avec difficultés. Pas un mot sur les violences pour les dénoncer, ni José Bové, « l’Astérix des campagnes&quot,, ni Noël Mamère, « le moustachu rouge ». Essayez d’imaginer si c’était un « flic » qui était mort, peut-être que tous ces irresponsables, jetant de l’huile sur le feu, danseraient la Carmagnole.

Source : boulevard voltaire www.bvoltaire.fr

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Le 29 octobre 2014

Rémi Fraisse avait vingt-et-un ans. Vingt-et-un ans, ce n’est pas un âge pour mourir.

Un jeune homme est mort, dans la nuit de samedi à dimanche, sur le site du chantier où doit se construire un barrage, à Sivens, dans le Tarn. Rémi Fraisse avait vingt-et-un ans. Vingt-et-un ans, ce n’est pas un âge pour mourir. C’est un âge pour vivre, et non pour tomber bêtement sur le champ d’une bataille dérisoire, victime d’une grenade offensive tirée par un gendarme français qui n’avait certainement pas l’intention de tuer un jeune Français que ses parents, que ses proches, que les témoins, que les premiers éléments de l’enquête décrivent uniformément comme un doux rêveur, un militant pacifique de la grande cause de la nature.

Mais de quoi s’agit-il exactement à Sivens ? Eh bien, Sivens, ce n’est pas le Larzac, ce n’est pas Plogoff, ce n’est pas Notre-Dame-des-Landes, grand œuvre avorté de Jean-Marc Ayrault. Bien que l’on emploie le même terme générique de barrage, le projet n’a rien à voir, question d’échelle, avec le barrage d’Assouan, le barrage d’Itaipu ou le barrage des Trois Gorges et autres défis lancés à la géographie, à la raison et au temps. La modeste retenue d’eau envisagée n’a pour raison d’être et pour but que d’assurer, en période de sécheresse, l’irrigation des terres cultivées par les agriculteurs du coin. C’est pourquoi le principe en est soutenu par la population et les élus locaux, premiers concernés, c’est pourquoi il a été voté par quarante-trois des quarante-six conseillers généraux du Tarn. Ces éléments du dossier ne sont pas à négliger, et l’on ne voit d’ailleurs pas très bien le rapport que certains semblent établir, par faiblesse ou sous le coup de l’émotion, entre le drame humain de cette fin de semaine, qui ne devrait normalement susciter que le chagrin et la pitié, et la décision d’interrompre ou de poursuivre les travaux commencés sur le site de Sivens.

Mais, dira-t-on, que faisaient les quelques dizaines de gendarmes mobilisés samedi dernier sur les lieux ? Tout simplement leur métier, ou leur devoir. Ils avaient été requis pour protéger le chantier contre toute invasion, occupation ou déprédation.

Face aux gendarmes, s’étaient en effet rassemblés, outre quelques personnalités politiques, Jean-Luc Mélenchon, José Bové, quelques milliers de manifestants et quelques centaines de casseurs. Les manifestants étaient venus dire leur opposition à un projet qui, selon eux, menace une zone humide protégée, ses tritons, ses tortues, ses salamandres, ses libellules. Pourquoi pas ? Les casseurs comptaient tirer profit de l’effervescence ambiante pour régler leurs comptes avec le pouvoir, la société, le capitalisme et autres démons.

Donc, les manifestants manifestaient, et parmi eux, se trouvait un jeune homme, ni casqué, ni armé, ni conscient du danger qu’il courait. Les casseurs, quant à eux, dans le soir qui tombait et rendait de plus en plus difficile la distinction entre Black Blocs et Verts, les casseurs cassaient.

Qui porte la responsabilité matérielle immédiate de la mort tragique de Rémi Fraisse ? L’officier qui a donné l’ordre, pour faire reculer les casseurs, d’utiliser une grenade offensive, engin mal venu en la circonstance, et le gendarme qui a tiré.

Qui porte la responsabilité morale du drame ? Les excités, les énergumènes, les fanatiques, qui depuis trois heures canardaient les gendarmes, stoïques sous l’avalanche des pétards, des fusées, des bouteilles d’acide, des cocktails Molotov et autres éléments de langage.

Après Vital Michalon, 31 ans, mort au cours des affrontements entre forces de l’ordre sur le site nucléaire de Creys-Malville en 1977, après Malik Oussekine, poursuivi et tabassé par deux motards en uniforme, dans les rues de Paris, Rémi Fraisse est la troisième victime de violences policières enregistrée depuis trente-sept ans. Trois morts, c’est trois morts de trop.

Trois morts en trente-sept ans… Il s’est pourtant aussitôt trouvé des politiques et des commentateurs, aussi irresponsables les uns que les autres, pour oser parler d’un État hyperviolent, alors que le froid langage des chiffres démontre, au contraire, avec une irréfutable éloquence qu’à aucune période de notre histoire la violence d’origine étatique n’a été plus faible, mieux contrôlée, mieux encadrée, plus réprimée.

Cette évidence n’a pas empêché un journal naguère encore considéré comme sérieux, à défaut d’être impartial, de titrer sur le piège où serait pris le gouvernement. Cécile Duflot qui, il y a six mois, exerçait encore des responsabilités ministérielles, n’a pas craint de parler d’ « une tache indélébile sur l’action du gouvernement. » Des démagogues, aussi outranciers qu’indécents, tentent, comme on presse un citron jusqu’à la dernière goutte, de tirer le meilleur parti du jeune mort que leur offre l’actualité. Noël Mamère, que j’ai connu mieux inspiré, a sentencieusement énoncé qu’ « on ne construit pas un barrage sur un cadavre ». Soit, mais que penser des gens qui d’un cadavre se font un marchepied ?

Sourceboulevard voltaire www.bvoltaire.fr

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