Il avait menacé des gendarmes avec un fusil à lunette
Clairac (47)
La balance, symbole de la justice en France Jacques Demarthon / AFP/Archives
Le procès du prévenu qui devait être présenté vendredi devant le tribunal dans le cadre de la comparution immédiate, pour avoir menacé deux gendarmes avec une arme à Clairac, a été reporté. Cet artisan de 49 ans, placé en hospitalisation d’office depuis son interpellation, ne sera jugé qu’après les résultats d’une expertise psychiatrique.
Le 16 septembre dernier, à 22 h 30, une femme alerte la gendarmerie après avoir contacté les pompiers, car son compagnon menace de mettre fin à ses jours. Quand les gendarmes arrivent, les pompiers sont déjà là. L’homme a disparu derrière la maison, vers une dépendance. C’est la nuit totale. Les militaires entendent deux coups de feu. Ils rebroussent aussitôt chemin vers leur véhicule et éclairent le terrain. Ils découvrent un homme revêtu d’habits militaires, le visage caché par une cagoule. Il braque un fusil à lunette et les tient en joue. «Tout va péter, posez vos armes, il ne vous sera pas fait de mal» crie le forcené. Il déclarait plus tard ne pas avoir voulu se suicider mais «mourir en combattant». L’homme tire encore trois coups de feu en l’air puis les renforts arrivent. Il repart en direction de sa maison. Sa compagne, entre-temps, se réfugiait dans le camion des pompiers. Deux coups de feu supplémentaires retentissent. Le tireur s’est-il suicidé ? Non, il revient avec un couteau et un pistolet à la ceinture. Il s’énerve en voyant les tasers des militaires nouvellement arrivés. Il faudra encore parlementer longuement avant d’obtenir la reddition du prévenu qui est enfin maîtrisé vers une heure du matin.
Dépressif
Placé en garde à vue, il ne semblait pas bien se souvenir des événements et faisait l’objet d’un placement en hospitalisation d’office. Lors d’un récent contrôle routier, qui s’était mal passé, il avait déclaré «si les forces de l’ordre viennent, je tirerai pour me faire descendre». Une enquête sociale révélait un état dépressif et l’arrêt de son traitement depuis une semaine pourrait expliquer ce dérapage. Me Delmouly se constituait partie civile pour les deux gendarmes. Le ministère public requérait une expertise psychiatrique et le maintien en détention. Me Severac, pour la défense, suggérait qu’il pouvait y avoir un lien entre le comportement du prévenu et un produit qu’il prenait pour arrêter de fumer. Elle plaidait pour un contrôle judiciaire avec obligations de soins afin que son client puisse continuer son activité pour laquelle il emploie un salarié. Elle s’associait à la demande d’expertise, ordonnée finalement par le tribunal qui prononçait également le maintien en détention.