Mohammed 19 ans a été présenté cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Foix pour répondre des faits de violence en réunion et en récidive, mais aussi évasion des locaux de la gendarmerie de Lavelanet. 

Dans les faits: le 6 août 2014, en fin d’après-midi, une altercation éclate devant le cinéma le Casino de Lavelanet. Un couple est pris à partie par de jeunes gens qui leur lancent des pétards. Le couple tente de porter plainte, mais ne peut être entendu sur l’instant.

Un peu plus tard, ils croisent deux jeunes hommes à scooter. Mohammed conduit ce dernier. Le couple reconnait deux des protagonistes du Casino. Ce que nie le prévenu.

Selon la déclaration de la jeune femme, le pilote du scooter fait plusieurs demi-tours, les frôle avec son engin et leur adresse au passage des gestes obscènes. Elle l’interpelle, le pousse pour se protéger et reçoit alors une gifle. Son ami qui tente de la protéger est pris à partie par les deux compères, et roué de coups de poing et de pied.

Le copain de Mohammed a reconnu avoir porté les coups, mais affirme que «la jeune femme aurait commencé». Le prévenu quant à lui reconnait avoir aidé à porter les coups au jeune homme, mais soutient qu’il n’a frappé sa compagne, que «pour rendre la gifle». Il n’aurait pas supporté qu’une femme s’en prenne à lui, «elle était violente» soutient-il.

«Il a mis Lavelanet sens dessus dessous» s’exclame le vice-procureur Mohammed, mis en examen à Carcassonne pour une autre affaire (le braquage d’une agence bancaire à Chalabre), est rapidement interpellé. Lors de sa garde à vue, le jeune homme bénéficie d’une «pause clope» et en profite pour échapper à la vigilance des gendarmes. Il prend la poudre d’escampette et s’enfuit à Villeneuve d’Olmes pour rejoindre sa copine et y passer la nuit.

Car, ainsi qu’il l’explique à la présidente du tribunal, Mohammed «comptait se rendre le lendemain matin». Entre temps, hélicoptère, chiens et gendarmes patrouillaient le Pays d’Olmes à sa recherche.

Finalement c’est sa mère, inquiète que la situation ne dégénère, qui renseignait les forces de l’ordre sur sa cachette…
Je ne veux pas la mort du petit cheval, mais qu’il comprenne!À la barre du tribunal, Mohammed qui assure seul sa défense n’en démord pas. C’est la jeune femme qui l’aurait agressé, c’est elle qui serait venue sur la route, elle qui aurait voulu le faire tomber.

«Je suis descendu, me suis approchée et là elle m’a giflé». Il n’aurait donc fait que rendre la gifle, ce que semble contester le certificat médical de la victime. Quand Isabelle de Combette de Caumon l’interroge sur sa réaction, il glisse ou plutôt murmure: «je suis respectueux envers les gens, mais elle m’a dit des choses qu’il ne fallait pas dire». On n’en apprendra pas plus.

Sur son évasion, le jeune homme, explique qu’il ne comptait pas s’évader au début, mais avec l’autre histoire (sa mise en examen), il voulait voir sa famille. «Il avait néanmoins conscience que cela pouvait aggraver sa situation».

Substituant Me Baby, Me Trespeuch avocate des parties civiles à demandé 2000 € de dommages et intérêts pour la jeune femme, et 4000 € pour son compagnon.

Au Parquet, Claude Cozar a rappelé le parcours du prévenu ; un prévenu qu’il connait bien ayant déjà requis contre lui. Trois fois devant le tribunal pour enfants (violences aggravées — vol aggravé, destruction de biens, conduite sans permis — vol, blessures involontaires) et une fois en tant qu’adulte pour vol aggravé en 2014.

«Ce qui est redoutable, lance le vice-procureur, c’est qu’il est intelligent ; les faits de Chalabre étaient d’un autre niveau».

Claude Cozar soulignant: «il emprunte un mauvais chemin, je l’avais averti en tant que mineur. Vous êtes un récidiviste de la violence», lance-t-il au prévenu. «Je ne veux pas la mort du petit cheval, mais qu’il comprenne !» s’exclame le vice-procureur en requérant une peine ferme, «pour un garçon gâté, un cheval fou».

Le tribunal a suivi les réquisitions du Ministère public. Mohammed a été reconnu coupable et condamné à trois mois de prison pour les violences, et trois mois de prison pour son évasion.

Il devra en outre s’acquitter de 500 € de dommages et intérêts à chacune des deux victimes, plus une amende de 200 €.

Mohammed est reparti sous escorte à la Maison d’arrêt de Carcassonne en attendant le procès du braquage.

Source :  www.ariegenews.com