Il y a un an, fin août, Famars était la première commune du Valenciennois à mettre en place le dispositif de « participation citoyenne », en lien avec la gendarmerie. But de ce protocole en vogue : inciter des citoyens, volontaires, à faire preuve de vigilance quant aux actes de délinquance qui pourraient être commis dans leur rue, commune ou quartier. Petit bilan.
La mission que certains habitants de la commune ont acceptée est simple : prévenir la délinquance, mais aussi signaler à la mairie ou la gendarmerie des comportements inhabituels ; celui que pourraient avoir d’éventuels cambrioleurs par exemple. Un an plus tard, le bilan semble positif aux yeux de Sarrasins rencontrés au hasard des rues, vendredi matin.
« On fait gaffe, quand même ! Pour l’entourage, les voisins », s’exclame Yvonne, qui a l’habitude de protéger une personne âgée domiciliée près de chez elle. Pour la presque octogénaire, surveiller les maisons des voisins que l’on connaît paraît naturel. Comme un réflexe solidaire. Que partagent Christian et Guy, qu’au minimum deux générations séparent (Guy étant le plus âgé). Ce dispositif est « très bien », estime Guy, qui a déjà appelé le 17, une fois, au début de l’année. « J’avais vu des gens qui passaient par-derrière, chez mon voisin. Je le connais bien, je savais qu’il n’était pas là. Ils se sont tirés quand ils m’ont vu », souligne-t-il. Pour lui comme pour Yvonne, la vigilance est un sixième sens. Et comme en plus il ne part plus en vacances, ce sont ses voisins qui lui demandent régulièrement de jeter un œil.
Sophie, Lilloise installée dans la commune depuis peu, est plus circonspecte sur l’efficacité de ces citoyens « vigilants ». « C’est bien mais il y a pas mal de gens qui ne sont pas là la journée », avance la jeune femme. Malgré tout, elle trouve le dispositif rassurant. Surtout, elle se sent en sécurité à Famars.
« Ne pas déranger pour rien »
Dans ce dispositif, ce sont des volontaires qui assurent un lien avec la gendarmerie. Des anonymes. « Ce sont des gens qui se sont proposés auprès de la gendarmerie, dont je ne connais pas les noms », souligne Véronique Dupire, maire. Même si, à force, elle commence à en connaître quelques-uns.
Reste un bémol de taille : la définition de ce qu’est un événement ou un individu suspect. Ou « anormal ». « Faut voir si c’est une personne qui vient régulièrement », explique Marie-Thérèse, évoquant de possibles inconnus effectuant des repérages pour un cambriolage. Mais pas question de déranger la gendarmerie « pour rien », renchérit la vieille dame. Néanmoins, pour éviter les dérives de l’intrusion ou de la suspicion fondée sur rien, les citoyens vigilants bénéficient d’une formation (1). Un minimum nécessaire dans un dispositif qui à l’air de plaire au plus grand nombre, mais qui a besoin d’être cadré avec vigilance. MYRIAM ZENINI
(1) Par exemple, dans la commune de Brillon, signataire cette semaine du protocole, les quelque quinze volontaires bénévoles reçoivent une formation d’une heure, à la mairie.