Colmar Après le décès d’un détenu sur l’A35 – Le gendarme contre une marche citoyenne
Après l’organisation dimanche d’une première marche blanche en mémoire de Hocine Bouras, mort mardi lors de son extraction vers le tribunal de Colmar, une page Facebook de soutien au gendarme adjoint volontaire appelle à l’organisation d’une « marche de soutien aux forces de l’ordre ».
Le gendarme adjoint volontaire, par le biais de ses avocats, Thierry Moser et Pierre Schultz, a fait savoir qu’il désirait que « ce projet ne se réalise pas ». Il « souhaite fortement que les passions s’apaisent. Le gendarme souhaite que soit respectée la mémoire de Monsieur Bouras. Il souhaite de la même façon qu’il soit mis fin à la compagne de haine dirigée contre l’institution de la Gendarmerie et contre lui-même. » Souhaitant « le retour à la sérénité », il « s’en remet entièrement à l’appréciation de la Justice. Il fait confiance à l’institution judiciaire ».
De leur côté, les proches de Hocine Bouras ont déposé une demande d’autorisation en préfecture pour l’organisation d’une seconde marche, dimanche à 15 h 30, au départ de la Manufacture à Colmar.
Colmar : une marche blanche pour Hocine Bouras
Une marche blanche en hommage au jeune Colmarien, tué mardi par un gendarme durant son escorte sur l’A35, s’est déroulé dimanche après-midi entre la Manufacture et le domicile de la famille. Organisé via Facebook, elle a rassemblé environ 200 personnes.
- Par Danièle Léonard
- Publié le 31/08/2014 | 17:07, mis à jour le 31/08/2014 | 19:07
Le cortège improvisé s’est déroulé dans le calme. Des prises de parole ont eu lieu devant un bâtiment de la gendarmerie, pour demander notamment que « justice soit faite ». Les participants ont exprimé leurs doutes sur la version des faits donnée par le gendarme.
Mardi après-midi le détenu avait été tué par un gendarme sur l’A35, près de Colmar, alors qu’il avait été extrait de sa cellule à Strasbourg pour être entendu par un juge d’instruction colmarien dans une affaire de vols à main armée.
Selon le parquet, le détenu avait soudainement agressé la gendarme assise avec lui à l’arrière de la voiture et tenté de prendre son arme de service.
Le gendarme qui conduisait avait alors arrêté le véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence, puis tenté en vain de maîtriser le détenu avec son bâton de défense, avant de faire usage de son arme à feu.
Le parquet avait requis la mise en examen du gendarme pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », mais il a été placé jeudi sous le statut de témoin assisté.
L’avocat de la famille du jeune homme a déploré cette décision, tandis que celui du gendarme a estimé que cela montrait qu’il y avait « très peu d’éléments à charge, voire aucun » contre son client.