La zone d’activités de St-Marcel attend la vidéoprotection
Exaspérés par des actes de délinquance récurrents, plusieurs commerçants ont organisé une discussion avec le commandant de gendarmerie. Le maire soutient.
Ce furent un peu les incidents de trop. La semaine dernière, dans la nuit de mardi à mercredi, quatre commerces de la zone d’activités de Malassan faisaient les frais de dégradations ou de cambriolages.
La veille, une pizzeria située non loin de l’école de Saint-Marcel avait déjà été visitée. Mais si ces actes ont poussé plusieurs commerçants à réagir, c’est qu’ils n’étaient pas les premiers. « Depuis quelques années, il ne s’écoule pas quatre ou cinq mois sans qu’il se passe quelque chose« , déplorent les participants. Pharmacie, boulangerie, fleuriste, agence locale de Groupama… La plupart des professionnels réunis mardi soir ont déjà fait les frais d’effractions.
Si le bilan se limite toujours a des dégâts matériels et quelques vols, l’exaspération est de mise. Les professionnels à l’origine de cette rencontre avaient ainsi également convié le major Michaël Jouyaux, commandant de la brigade de gendarmerie de Ginestas. Pour ce dernier, l’arrivée de cette petite délinquance s’explique. « Saint-Marcel est la seule commune du canton à disposer d’une telle zone commerciale. Or la population des villages périphériques est en plein essor, en raison notamment du prix de l’immobilier dans les villes« .
Le major confirme en effet qu’il n’est pas ici question de bandes organisées, encore moins de grand banditisme : rapine et vandalisme gratuit sont davantage de mise. Alors si chaque nuit, des équipes de gendarmerie se relaient pour quadriller le canton de 21 h à 5 h, cela ne suffit plus forcément.
A ce titre, Michaël Jouyaux rejoint les commerçants de Malassan dans leur attente de la vidéoprotection, dont le dossier d’installation est en cours d’instruction. « La caméra aide à savoir qui entre et sort du secteur, à identifier des suspects ou à relever des plaques d’immatriculations. Saint-Marcel étant un axe de passage important, il serait d’ailleurs dommage de limiter l’usage de la vidéoprotection à la seule zone d’activités ».
Mais pour le major, un tel équipement n’exclura jamais la prudence : « Nous recommandons aux commerçants de laisser le moins d’argent et de matériel possible dans leurs locaux« . Des précautions justes, mais parfois impuissantes face à la bêtise.
Très lourdement dégradée la semaine dernière, la laverie automatique du site risque fort de fermer définitivement ses portes.
Guillaume Héras : « Le conseil municipal est favorable à cette solution »
En déplacement cette semaine, le maire de Saint-Marcel n’a pu prendre part à la rencontre de mardi soir.
Mais Guillaume Héras et son équipe n’en ont pas moins conscience de la nécessité d’agir. « Je suis favorable à la vidéoprotection pour la zone de Malassan, tout comme le conseil municipal, indique-t-il. Je n’ai pas voulu lancer ce débat avant les élections, car cette thématique n’excluait pas les risques de dérives et de populisme. Mais dès fin avril, j’ai pris rendez-vous avec la gendarmerie« .
Des réunions suivirent, et une demande d’installation a été adressée à la préfecture. « Le dossier est ensuite récupéré par le référent sûreté de la gendarmerie, basé à Carcassonne, poursuit le major Jouyaux. Il l’étudie intégralement, prend contact avec les gendarmeries locales et les commandants de brigade, puis se rend sur les lieux afin de déterminer le positionnement idéal« .
Seul souci : « Le référent traite actuellement plusieurs demandes. Et cela prend du temps« . Pour autant, à terme, Malassan devrait bien avoir sa caméra. Car s’il souhaite « relativiser » la gravité des faits commis sur place, Guillaume Héras comprend les nuisances et la contrariété qu’ils occasionnent.
« J’ai été très affecté par les dernières effractions : je m’étais d’ailleurs rendu sur les lieux. Cette zone d’activité a pris de l’essor, elle montre tout son potentiel, mais cela s’accompagne aussi de son lot de nuisances. Comme toujours quand on se retrouve dans la lumière« .