Contrôles Gendarmerie maritime/inspection du travail maritime sur le littoral agathois
Jeudi 21 août, la Gendarmerie maritime de Sète, l’inspection du travail maritime du quartier de Sète et la Brigade de Surveillance du Littoral de Port la Nouvelle ont mené une opération de contrôles d’embarcations à passagers au Grau d’Agde.
Les services ont arraisonné trois navires en pleine mer et dans le port du Grau d’Agde.
6 navires ont été contrôlés par des binômes sur les conditions de sécurité maritime et de conformité des normes de vie et de travail des équipages.
16 marins ont été entendus par les inspecteurs du travail maritime sur leur situation administrative : possession d’un contrat d’engagement maritime, durée du travail à bord et conditions de sécurité au travail.
La conformité des rôles d’équipages, des décisions d’effectif et des rapports périodiques obligatoires qui permettent de vérifier la sécurité des caractéristiques vitales du navire, a été vérifiée.
Défaut d’équipements de travail de sécurité
Les inspecteurs du travail maritimes ont contrôlé la présence à bord des vêtements à flottabilité intégrée (VFI), équipement de sécurité destiné à l’équipage.
Sur la moitié des navires, ils étaient souvent difficiles d’accès et entreposés comme les brassières de sauvetage, sous les bancs des passagers.
Les brassières de sauvetage sont destinées à sauvegarder la vie humaine en mer en cas d’évènements d’une exceptionnelle gravité qui obligeraient les personnes à bord à quitter le navire : le naufrage.
Elles sont encombrantes mais absolument indispensables. Elles étaient présentes à bord sur l’ensemble des navires.
Les professionnels de la mer ont une parfaite compréhension de l’enjeu de sécurité des passagers que représentent ces brassières.
C’est moins le cas pour le VFI, équipement de travail qui s’attache autour de la taille et du thorax. Léger, il ne se gonfle qu’en cas de chute à la mer : la fonte d’une pastille de sel déclenche le gonflage qui permet d’éviter la noyade.
Si les passagers sont cantonnés aux zones sécurisées du navire qui leur sont destinées, les membres d’équipage et particulièrement les matelots, sont amenés à effectuer des manœuvres d’amarrage et de désamarrage ainsi que tous les travaux qui concourent à la navigation maritime. Sur les ponts, ils doivent travailler vite et on déplore chaque année des décès de marin dus à des chutes par dessus bord.
Il est donc indispensable que soient présents sur l’embarcation autant de VFI que de membres d’équipage et qu’ils soient aisément accessible. Ils doivent être portés durant les phases dangereuses des manœuvres et de la navigation.
L’obligation existe depuis 2007. Les employeurs et capitaines qui ne répondaient déjà pas à cette obligation de sécurité les années précédentes pourraient faire l’objet de procédures.
Des matelots en tongues :
Sur plusieurs embarcations, des matelots travaillaient en tongues ou pieds nus. Même si l’effet « estivant » est au rendez-vous, le risque de blessure, coupure et choc est maximal.
Les blessures aux pieds revêtent une particulière gravité puisqu’elles entrainent souvent des séquelles physiques douloureuses..
Durée du travail :
Autre thématique récurrente en haute saison: la durée du travail qui doit être organisée sur une base journalière de 8 heures. Or, aucun tableau de service n’a permis de constater le respect de cette obligation sur les navires contrôlés. Plusieurs matelots dépassaient les durées maximales de travail sans aucune rémunération associée.
A bord comme à terre, la fatigue ne fait pas bon ménage avec la conduite et avec l’attention qu’il faut porter à ses passagers.
Veille des appels de détresse :
Les gendarmes maritimes ont eu a rappeler à plusieurs capitaines de navires que le canal 16 de la radio VHF doit faire l’objet d’une veille permanente. Réservé aux appels d’urgence et en particulier aux appels de détresse, ce canal doit permettre aux navires les plus proches de porter assistance aux personnes en danger. Durant la période estivale, on note un accroissement du nombre des signalements de détresse de baigneurs, véliplanchistes, ou navigateurs sur les littoraux de la région.
Ces opérations de contrôles réunissant plusieurs corps de l’État chargés de veiller à l’application de la règlementation maritime se succèdent actuellement sur la côte languedocienne. La veille, des contrôles similaires étaient diligentées dans les ports ou en mer, au large de Palavas les flots, de la Grande Motte et du Grau du Roi. La vocation interdépartementale des services a permis l’assistance de la brigade de Port la Nouvelle au cours des contrôles en mer, et cela pour permettre aux fonctionnaires de monter à bord des navires.
Aucune statistique du nombre d’infractions susceptibles d’être poursuivies ne peut être communiquée à ce jour, la situation à bord de chaque embarcation étant particulière. Les capitaines et employeurs concernés seront amenés à présenter leurs observations et à faire cesser sans délai les infractions les plus graves.
PHOTOS MICHEL BROCARD