Assemblée Générale de l’AAMFG du 1er Mars 2014 à GUÉRET (23) – Extrait rapport moral.
Rapport moral présenté par Madame Virginie RODRIGUEZ
Je voudrais débuter ce rapport moral par la formule sacrée du positivisme qui caractérise l’essence de l’AAMFG :
« L’Amour pour Principe, la Force pour Base et le Progrès pour But »
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L’Amour pour principe. C’est l’amour des autres, celui qui nous pousse à aider ceux qui ne trouvent plus d’issue à leur souffrance, ceux pour qui la fatalité devient l’exécutoire de leur condition. Nous existons en complémentarité de ce que l’institution offre à ses personnels en suivant un objectif commun : le bien-être physique et moral des gendarmes et de leur famille.
Nous ne sommes pas psychologues, assistantes sociale, gestionnaires ou décisionnaires, nous n’avons pas non plus la prétention d’être la voie ou la voix, mais simplement l’écho d’une souffrance ou d’une injustice qui serait passée au travers des mailles sociales de l’Institution, un vecteur libre et efficace pour amener la solution au problème.
La Gendarmerie est une grande famille, un ensemble d’hommes et de femmes qui véhiculent des valeurs, dont l’efficience et l’abnégation n’est plus à prouver. Ces hommes et ces femmes qui garantissent l’ordre public et assurent la sécurité de chaque citoyen doivent pouvoir le faire dans les meilleures conditions.
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La force pour base : celle de notre conviction ! La force de l’Association c’est aussi sa capacité à mobiliser, sensibiliser les autorités sur les problèmes quotidiens des gendarmes et intervenir aux côtés des familles lorsque cela le nécessite. Nous apportons à la hiérarchie comme au politique un éclairage hétéroclite, une source d’informations complémentaires qui permet une analyse globale et impartiale d’une situation générale ou d’un problème particulier. Même si, sur le papier, tout est pensé et organisé par l’Institution pour accompagner ou aider les gendarmes et leur famille, notre existence et notre activité prouvent que l’humain n’est pas infaillible. Pour preuve, l’augmentation exponentielle du nombre de nos dossiers: nous sommes passés de 22 dossiers en 2007 à 285 dossiers en 2013 soit une augmentation de plus de 1200% en 6 ans. Et ce chiffre ne cesse de croitre chaque année. Entre 2012 et 2013, nous avons également constaté une augmentation de 35% avec un taux de réussite de 96% ce qui confirme que notre association trouve sa légitimité dans ce constat. La Gendarmerie est une grande famille ! Alors Défendons cette valeur fondamentale qui en fait une force de cohésion indéniable et reconnue. Il semble alors inconcevable qu’UN SEUL de ses membres soit laissé pour compte, sacrifié sur l’hôtel du fatalisme. Chaque dossier résolu, ce n’est pas simplement une satisfaction pour notre association, c’est aussi une victoire pour la Gendarmerie car nous sommes tous convaincus que l’efficience d’un gendarme passe avant tout par le bien-être de sa famille.
Ce partenariat basé sur une confiance et un respect mutuels a été instauré par le Général MOTTIER en 2007 avec la mise en place de prérogatives spécifiques à l’AAMFG :
Parmi elles :
– une convention permettant l’ouverture de bureaux au sein de la gendarmerie avec accès à intranet. Nous avons aujourd’hui 5 bureaux ouverts répartis sur le territoire (le dernier a été ouvert en Bretagne en 2013) et nous espérons prochainement combler les régions qui en sont encore dépourvues. À cela, s’ajoute un maillage de délégués départementaux qui nous permettent d’être à l’écoute des besoins de chacun et de jouer notre rôle de sentinelle face aux évènements conjoncturels qui pourraient mettre à mal les conditions de vie des gendarmes et de leur famille.
– La présence de l’AAMFG auprès des familles des décédés et blessés de la Gendarmerie lors des journées du 16 février et du 14 juillet. Ces moments sont importants pour les familles et notre association, ils permettent un échange sur le parcours du deuil, un accompagnement et un soutien pour les familles endeuillées. Le fait que nous soyons des civils, conjointe ou conjoint de gendarmes permet, par un sentiment d’appartenance à un même statut, un dialogue ouvert et rassurant. Par notre présence tout au long de ces journées, la Gendarmerie prouve ainsi à l’ensemble de ses personnels qu’elle prend en compte les deux piliers de sa renommée: le militaire et la famille!
– Une communication privilégiée avec la DG pour trouver une solution aux dossiers de l’AAMFG. Notre collaboration sur les dossiers traités n’a cessé de se renforcer et ce, à tous les niveaux de commandement:
– DG/Région/Groupement.
Au fil des années, au vu de la qualité et du sérieux de nos sollicitations et de nos informations, notre coopération a permis un taux de réussite en 2013 de 96 %. Derrière ce chiffre, ce sont plus de 280 familles qui sont sorties de l’impasse ou de la souffrance dans laquelle elles se trouvaient. Ce sont des heures d’écoute, d’échanges, de soutien, d’explications, d’apaisement, pour permettre une issue salvatrice à chacune de ses familles.
Au-delà de ces situations individuelles, nos interventions se multiplient également au niveau politique et médiatique sur les grandes problématiques que connait aujourd’hui la Gendarmerie : l’insalubrité des logements domaniaux, le manque de moyens matériels et humains ou encore la sollicitation constante et oppressante de la Gendarmerie Mobile, conséquence directe de la suppression des 15 escadrons dans le cadre de la RGPP.
Nos rencontres avec le ministre de l’intérieur, avec différents députés ou sénateurs ont pour objectif de mettre en exergue les préoccupations des gendarmes en soulignant le caractère inacceptable de certaines conditions de vie ou de travail. Notre pouvoir c’est le droit de communiquer sur les sujets là où le devoir de réserve s’applique pour l’Institution et d’actionner ainsi des leviers politiques pour la défendre.
Nous sommes associés dans l’élaboration de projets sociaux de la Gendarmerie tels que la prise en compte des Risques Psycho sociaux et notre présence souhaitée au sein des COPIL. Nous sommes sollicités comme interface entre les familles et l’Institution, nous sommes écoutés avec attention sur les situations tendues et parfois explosives sur le terrain national. Nous sommes enfin force de propositions et entendus comme telle pour améliorer les conditions de vie des familles en Gendarmerie.
– Enfin, le progrès pour but. On compare souvent la gendarmerie à une vieille dame, certes digne, dévouée et protectrice mais jusqu’alors assez réfractaire aux changements. Car, malgré tout, à son rythme, la gendarmerie a évolué. En effet, dans un environnement instable et astreignant où la flexibilité d’intervention est permanente et graduelle, le changement est incontournable voire vitale. Winston Churchill en avait déjà saisi toute l’essence dans une simple phrase : « il vaut mieux prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge ». La feuille de route du Général Favier a permis de passer la vitesse supérieure dans ce processus de modernisation. Il reste pourtant du chemin à parcourir pour se mettre au diapason de la société actuelle tout en conservant les valeurs institutionnelles de la Gendarmerie.
Nous continuerons donc à consacrer notre énergie et notre temps pour œuvrer et accompagner la Gendarmerie dans ce sens et garantir à chaque famille un traitement équitable et légitime garant de son bien-être physique et moral.