La Défense cherche le concepteur du futur logiciel de paye des militaires
C’est sans doute l’un des marchés à ne pas rater pour les grands éditeurs informatiques. Le ministère de la Défense a lancé, le 1er février, la procédure de dialogue compétitif en vue de l’attribution du marché pour “la fourniture, l’installation, l’exploitation et la maintenance d’un système d’information permettant la détermination, le calcul et le suivi de la solde des militaires” [cliquez ici pour consulter l’avis de marché].
En clair, il s’agit pour le ministère de trouver le prestataire qui devra mettre au point le logiciel destiné à remplacer Louvois, le système de gestion de la solde défectueux, qui a fait tant de victimes dans les rangs des soldats. Entre trop-perçus, retards et erreurs à répétition, ce logiciel, qui aura coûté entre 150 et 200 millions d’euros par an, était promis à une mort certaine. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait confirmé, le 3 décembre devant les chasseurs du 93e régiment d’artillerie de montagne, sa décision d’abandonner Louvois, “ce logiciel en perdition”, “qui ne fonctionnera jamais correctement”.
Face à ce fiasco, le ministre avait souligné sa volonté de confier la mise au point de ce logiciel à de “grands professionnels”. Fini les solutions maison. “L’organisation de ce nouveau projet sera bâtie sur le modèle des programmes d’armement”, avait encore indiqué le ministre. C’est désormais la direction générale de l’armement (DGA) et une équipe projet emmenée par la directrice de programme Caroline Gervais qui aura la charge de sélectionner les prestataires au terme d’un dialogue compétitif d’un haut niveau d’exigence. Seuls pourront faire acte de candidature les opérateurs affichant un chiffre d’affaire annuel de 50 millions d’euros hors taxe et démontrant leurs capacités techniques dans un grand nombre de domaines : réalisation, maintenance, exploitation, prestations de conseil et d’assistance, etc.
Prime de 500 000 euros
Les candidats ne répondant pas à certaines capacités minimales seront éliminés. Seuls les trois candidats les mieux classés seront retenus pour un marché de la paie qualifié par la DGA de “fonctionnellement complexe” et de “grande envergure”. Il couvre la gestion de la solde de 250 000 militaires et un régime d’environ 200 primes.
Les candidats ont jusqu’au 10 mars à 11 heures, pour transmettre leurs offres. Ils percevront au passage une prime d’un montant de 500 000 euros à condition de satisfaire aux “exigences minimales fixées dans le règlement de la consultation”, selon la formule consacrée. Une fois sélectionnés, les “grands professionnels”auront normalement un an pour mettre au point un nouveau logiciel, financé par des ressources budgétaires propres de l’État. Le ministre s’était engagé sur ce délai, qu’il estimait “très court”. Il s’agit en effet de “concevoir, puis tester, vérifier, ajuster le prototype et, pour finir, faire le bon choix, celui d’un système qui répondra à nos attentes”, avait-t-il expliqué le 3 décembre. L’objectif étant que, dès 2015, une première armée bascule dans ce nouveau dispositif.