En deux mois, trois cambrioleurs ont sévi dans pas moins de cinquante deux de commerces. Essentiellement sur le ressort de la compagnie de gendarmerie d’Argentan.

Après sa première expédition dans la nuit du 12 au 13 décembre, sur quasiment toutes les communes en bordure de la D926, de Sainte-Gauburge au Bourg-Saint-Léonard, en passant par Nonant-le-Pin, Echauffour et Exmes, la même équipée a récidivé à huit reprises.

Ainsi, en décembre du 26 au 27, en janvier du 2 au 3, du 12 au 13 (par deux fois), du 14 au 15, du 15 au 16, du 17 au 18, et en février du 13 au 14, des commerçants ont subi leurs méfaits à Occagnes, au Bourg-Saint-Léonard, Trun, Mortrée, Chailloué, Briouze, Putanges, Carrouges, Rânes, Ecouché, Boucé, Ronai, Trun, Vimoutiers (neuf dans la même nuit), Sées, Le Mêle-sur-Sarthe, Le Merlerault.

Il recherchaient essentiellement « du numéraire, des tickets à gratter, de temps en temps des paquets de bonbons… », note le commandant Jean-Marc Lesné, à la tête de la compagnie d’Argentan.

Et uniquement des commerces de proximité : des bureaux de tabacs, bars, restaurant, alimentation, coiffure, magasin de jouets, fleuristes… « où ils savent qu’il y a du liquide ».

« Ils avaient une technique particulière qui était d’arracher les barillets des portes avec une pince », remarque le procureur d’Argentan, Hugues de Phily. Des effractions avec des pieds de biche et des vitres cassées ont également été constatés.

« Quand, au bout de deux ou trois périples, on a pu déterminer un mode opératoire similaire, on a crée un groupe de travail au niveau de la compagnie. Il était formé de quatre militaires qui ont travaillé en permanence pendant deux mois sur ce dossier, et dirigé par la brigade de recherche d’Argentan et renforcé par un gradé de Gacé et un gendarme de Sées. Pour l’opération judiciaire, on a eu une vingtaine d’enquêteurs d’engagés pour les perquisitions, interpellations, et présentations », relève le commandant Lesné.

« On a pu les identifier par un biais assez intéressant. En janvier, ils ont volé des jeux à gratter et  ont essayé de les écouler sur la côte. On s’est aperçu que ces tickets sont répertoriés et identifiables. Le commerçant a prévenu la gendarmerie. Puis la vidéo surveillance a fait le reste », poursuit le procureur.

Trois jeunes hommes, nés en 1993 ou 1994, domiciliés pour l’un à Lougé-sur-Maire et les deux autres à Gacé –«  dont un bien connu des services de gendarmerie et de la justice. Les autres un peu moins »– sont actuellement placés sous contrôle judiciaire, « stricte pour au moins l’un d’entre eux, avec des obligations de pointage régulières à la gendarmerie ».

Ce dans l’attente de leur comparution au tribunal le 20 mars.