Ouverture du procès de Christian Leulier qui avait tiré sur deux gendarmes
Justice – Cour d’assise
La cour d’assises du Tarn juge en première instance Christian Leulier, poursuivi pour «tentative de meurtre et violence avec usage ou menace d’une arme sur une personne dépositaire de l’autorité publique» en l’occurrence deux gendarmes tarnais.
Christian Leulier, est né à Toulouse le 13 novembre 1965. Il comparaît aujourd’hui à Albi et pour deux jours devant la cour d’assises du Tarn, présidée par Antoine Gaudino, pour des faits graves commis le dimanche 23 novembre 2014 vers 20 heures à Tauriac.
Jamais condamné, ce père de famille est accusé d’avoir tiré sur des militaires tarnais de la gendarmerie nationale après avoir menacé auparavant sa femme et ses enfants avec un couteau de chasse. Les experts psychiatres évoquent «une altération du discernement mais un contrôle de ses actes». Pour eux, «l’accusé ne présente pas de troubles particuliers mais un état anxio-dépressif évolutif accompagné d’une dépendance alcoolique.»
Rappel des faits. Ce dimanche d’automne 2014, Christian Leulier a d’abord violemment menacé à plusieurs reprises sa femme Corinne et ses deux fils Gaël et Yohan. «Ce jour-là, mon père n’allait pas bien, a indiqué Gaël aux enquêteurs. Il a pris son tracteur pour essayer de percuter la voiture de ma mère. Je me suis réfugié dans mon appartement. Il a alors pris une bouteille de gaz et tenté de l’enflammer avec un briquet.»
Yohan, l’autre fils de Christian Leulier, 19 ans, indique pour sa part, «avoir pris un coup de boule alors qu’il s’interposait pour protéger sa mère.»
Suite à ces violences commises notamment avec un couteau de chasse, les membres de la famille préviennent les autorités.
Des militaires de la brigade de gendarmerie de Lisle-sur-Tarn arrivent sur les lieux vers 14 h 20 pour intervenir au domicile d’un homme en crise de nerfs suite à la consommation d’alcool et de médicaments, qui menace sa famille avec un couteau de chasse. C’est à l’arrivée des militaires que les membres de la famille réussissent à s’enfuir et se réfugient chez les voisins.
Deux négociateurs de la gendarmerie parlementent alors avec le forcené. À 19 h 11, deux coups de feu retentissent, tirés en l’air par Christian Leulier retranché chez lui. Un des véhicules des militaires tarnais est stationné route de Montgailhard, moteur en marche et feux stop allumés.
La violence arrive à son paroxysme peu après 20 heures. «J’ai entendu une détonation très sourde et la vitre de la voiture a explosé, raconte l’adjudant François. L’impact de la balle se situe très près de mon épaule droite. Il semble que l’agresseur soit sorti de chez lui pour attenter à nos vies. Mon sentiment est que nous avons été clairement visés à 150 m. On était ciblés. Il a aussi parlé de Mehrah. Il avait préparé ses armes et les avait mis sur la table. Il nous a visés en sachant sur qui il tirait.»
Le forcené sera finalement interpellé vers 22heures par les forces de l’ordre. Lors de sa garde à vue, Christian Leulier évoquera «la possibilité qu’il ait tiré dans la direction du véhicule. Il avouera aussi avoir tiré les dernières munitions avec un calibre 12 approvisionné de balles Sauvestre.» Concernant le tir sur la voiture des gendarmes, «il voulait faire un tir fichant qui aurait fini sur le talus derrière le véhicule.» Enfin, face aux enquêteurs, il a admis «avoir fait feu à huit reprises, s’être disputé avec sa femme et ses enfants et appelé le 17 pour mettre de l’huile sur le feu.» Le verdict sur cette affaire doit tomber mercredi soir à la cour d’assises du Tarn.
Quatre affaires
La cour d’assises du Tarn jugera trois autres affaires en première instance outre celle de Christian Leulier programmée du 10 au 12 décembre. Du 13 au 14 décembre, Omar Meberbeche sera jugé pour un viol commis sur son ancienne épouse. Troisième affaire du lundi 17 décembre au mardi 18 décembre. Un jeune homme, mineur à l’époque des faits, sera jugé par la cour d’assises pour un viol commis sur une personne vulnérable. Dernière affaire du 19 décembre au jeudi 20 décembre. Paulino Derosas, détenu à Seysses depuis le 19 octobre 2016 comparaîtra pour un viol incestueux et agression sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans par un ascendant.