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14 Juillet : à bord de l’A340 qui survolera Paris

Par Patrick Cabannes 

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Publié

Roissy – Charles-de-Gaulle, jeudi 9 juillet 2015. Dans le cockpit de l’A340 estampillé «République française», la tension monte. Les deux pilotes attendent le top départ. Concentrés, ils finalisent la préparation du vol en cabine. Une dernière check-list et les moteurs sont mis en marche. 14h30: le monstre d’acier, qui appartient à la base aérienne 110 de Creil, s’ébranle pour rejoindre la piste indiquée par la tour de contrôle. Après un roulage de quelques minutes, moteurs lancés au maximum, l’avion décolle. L’ultime répétition en vue du défilé aérien du 14 Juillet peut commencer.

«Nous avons déjà effectué, le 23 juin, une répétition à Chateaudun, mais là c’est un moment très spécial: nous réalisons un passage au-dessus de Paris.» L’œil rivé sur les instruments de bord, l’un des pilotes savoure ce moment exceptionnel. «Ça ne dure que quelques secondes, mais c’est magique.» D’autant plus magique que l’Airbus A340 n’est pas un appareil rompu à ce genre d’exercice. «Il n’y a aucune différence avec sa version civile, précise le copilote. Toutefois, c’est un appareil très intelligent: il pourrait défiler uniquement sur pilote automatique. Nous avons juste quelques ajustements à effectuer et surtout à bien respecter le timing.»

À peine le décollage a-t-il eu lieu que déjà Paris est à ses pieds. «Comme le fera l’ensemble des autres aéronefs, nous allons exécuter des ronds, explique le commandant de bord, qui veille à ce que tout se passe bien. Chaque box (groupe d’avions, NDLR) a un espace aérien imparti. Au top, il suffit de rectifier la trajectoire pour intégrer son ordre de passage. Ça se joue à six secondes. La difficulté avec l’Airbus, c’est que sa précision de navigation est de l’ordre de la minute. Il faut être très vigilant.»

À bord de l’avion, l’attente d’autorisation de passage se fait ressentir alors que les équipages patientent à des altitudes différentes. En réalisant des «hippodromes» dans leur circuit d’attente, le pilote et son copilote semblent impatients de concrétiser ce vol à «1100 pieds» (un peu plus que 320 mètres), NDLR, une manœuvre singulière pour ce gros porteur.

Dans ce ballet bien orchestré depuis le sommet de l’Arc de triomphe, une soixantaine d’avions et d’hélicoptères. Les badauds ont pu ainsi voir passer la première partie du défilé aérien composée d’avions de chasse et de transport. Parmi eux les Rafale, stars du défilé aérien 2015, les Mirage ou encore les avions étrangers de l’armée espagnole. Et bien sûr les Alpha Jet de la Patrouille de France. Cette année encore, elle ouvre le défilé et propose une figure inédite: elle survolera Paris en formation «Croix de Lorraine».

«L’Etoile», poste de commandement situé au sommet de l’Arc de Triomphe, donne le top départ. Progressivement, l’Airbus A340 se rapproche des tours de la Défense. Déjà, la tour Eiffel semble à portée de main. À seulement quelques mètres, l’avion survole les Champs-Elysées, admiré par les touristes qu’on devine sans peine. «Le jour J, l’avion transportera les hommes de la base. C’est une façon de les remercier pour leur dévouement, en leur offrant ce vol au-dessus de Paris, dans un moment qui nous est réservé exceptionnellement», explique le commandant de bord. Un moment où la concentration est optimale pour seulement quelques secondes de précision.

Deux heures se sont écoulées. Aucun incident à signaler. L’Airbus A340 a déjà repris la direction de Roissy – Charles-de-Gaulle, son port d’attache. A bord, tout le monde est satisfait. «L’alignement sur la Défense était parfait: tout s’est bien enchaîné. Ça sera aussi bien le 14!», se félicite le commandant de bord. Dans le cockpit, le pilote règle les derniers détails pour un atterrissage en douceur. «C’était mon dernier. Une page se tourne: je vais maintenant m’occuper des opérations stratégiques à Eindhoven.»

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